À la galerie de l’Institut français de Rabat
Mohamed Nait Youssef
Du 7 au 27 février 2025, Abdellah El Haïtout, artiste peintre marocain contemporain, investit les murs de la galerie de l’Institut français de Rabat. Placé sous le thème «Transparences», le vernissage de l’exposition aura lieu le 6 février 2025 à 18h.
Abdellah El Haitout est un peintre qui n’oublie rien. Chez l’artiste, tout a un sens: les signes, les textures, les surcouches, les traits, les lignes brassant les couleurs et les formes. Dans son œuvre, il y a tout un travail de mémoire, des mémoires. L’artiste questionne, interroge par le biais d’une peinture abstraite, latente, méditative et surtout poétique. C’est ce qui fait la singularité de son travail.
« La peinture d’Abdellah El Haïtout se caractérise par la spontanéité de son geste devenu, avec les années, plus assagi et intériorisé. Jouant des effets de superposition et de transparence, ses œuvres sur toile ou sur papier privilégient désormais une suggestion figurative laissant advenir sur le support différents objets ou éléments de la nature qui se révèlent à nous comme sur un négatif photographique.», écrivait Olivier Rachet dans le texte accompagnant l’exposition.
Mémoire, réminiscence, peinture limpide et lyrique
À vrai dire, la mémoire est ouverte, mais il faut y fouiller pour donner un sens aux signes, aux compositions, aux couleurs, à l’œuvre. Dans cet esprit, l’artiste peint, repeint des réminiscences, des écritures poétiques, des souvenirs lointains, enfantins, entre autres…Toute l’essence humaine y est dans la mémoire. Tout se dit et se révèle sur une toile qui n’est d’autre que ce tissu de rêves, d’icônes, de signes et de sens invisibles.
«Ces réminiscences, souvent associées au monde de l’enfance qu’il passe à Lalla Mimouna dans la région de Kénitra, témoignent d’un travail introspectif et d’un attachement à la matérialité de l’acte de peindre. Il n’hésite pas à diversifier les formats et les supports (carton, papier…), à recourir au collage ou à jouer des contrastes entre les opacités et les transparences. Comme dans la psychanalyse à laquelle il s’est intéressé, le latent côtoie toujours le manifeste, dans une dialectique de l’effacement et de l’apparition des plus subtiles.», a-t-il révélé.
Une peinture transparente, limpide et lyrique, l’artiste extériorise ce qui demeure caché dans son imaginaire créatif et sa verve sensible et spontanée.
«C’est un peintre lui aussi profondément lyrique, en état de grâce, à mi-chemin entre abstraction et figuration, toujours à la recherche de la simplicité, de l’essentiel. Son background inclut la philosophie et la psychanalyse. Ses toiles et ses papiers, qui évoquent de vieux murs, des portes, des espaces domestiques, des palmes, sont d’un matiérisme plus aérien, transparent et disséminé », affirme Juan Manuel Bonet.
Du 7 au 27 février 2025, Abdellah El Haïtout se confie picturalement et en toute transparence et liberté créatrice.