Les stratégies de lutte contre le chômage s’accumulent sans aboutir à des résultats tangibles. Alors que la stratégie adoptée en 2017 n’a même pas encore été activée une nouvelle feuille de route sera élaborée pour trouver une issue au problème du chômage.
L’annonce de cette feuille de route a été faite par le chef du gouvernement Saâd Eddine El Othmani, lors de la séance mensuelle consacrée aux questions de politique générale à la Chambre des représentants. Il s’agira de répondre aux directives royales contenues dans le dernier discours du trône. Dans son discours du 20 août, le roi avait insisté sur le soutien à la création d’emplois, l’adéquation entre formation et besoins du marché du travail, l’intensification des programmes actifs d’emploi et d’appui à la médiation, l’amélioration des conditions de travail ainsi que le soutien de la dimension régionale en matière d’insertion.
Selon El Othmani, cette nouvelle stratégie verra le jour à l’issue d’un colloque national qui sera organisé en fin d’année pour recueillir les points de vue et les propositions sur ce dossier des plus épineux. Elle s’appuiera sur les cinq orientations définies par le plan national de promotion de l’emploi.
Face aux critiques des groupes parlementaires, particulièrement ceux de l’opposition, le chef du gouvernement a promis de passer à l’acte dès l’année prochaine avec l’exécution des mesures prioritaires du programme exécutif du plan national de promotion de l’emploi seront mises, qui avait fait l’objet de la charte signée en avril dernier entre la CGEM, certains départements ministériels et l’Association des régions du Maroc. Les régions sont appelés à s’impliquer dans le processus d’insertion des jeunes. M. El Otmani a, dans ce contexte, affirmé que le secteur associatif sera associé, en tant qu’acteur majeur en matière de médiation dans le domaine d’emploi en vue de rapprocher les politiques nationales de l’emploi de toutes les catégories sociales. Il a fait savoir à ce propos que des préparatifs seront entrepris en prévision du concours consacré aux personnes en situation de handicap.
Des programmes de formation et d’emploi seront revus afin d’améliorer l’adéquation entre les formations reçues et la demande du marché du travail. Le gouvernement compte revoir en premier le programme Taahil dont l’étude d’évaluation sera prête début 2019. L’idée est d’y inscrire de nouvelles formations pour répondre à la demande des entreprises. Il s’agit notamment de formations dans le domaine numérique et dans les langues. D’autres programmes d’insertion mériteraient d’être revus comme Idmaj et Moukawalati, qui restent entachés de plusieurs insuffisances. Parmi celles-ci, le recours massif aux stagiaires bénéficiaires d’Idmaj. Une tactique déployée par des entreprises, particulièrement les PME, pour couper dans leurs charges salariales.
Hajar Benezha
Le chômage en chiffre
