Un deuxième sommet Trump-Kim Jong-un au Viet Nam

Quelques heures à peine après que le Président américain Donald Trump ait révélé, dans son «discours sur l’état de l’Union», que, «dans le cadre de (sa) diplomatie audacieuse», une nouvelle rencontre au sommet entre lui et son homologue nord-coréen allait se tenir les 27 et 28 Février au Viet-Nam au titre de la continuation de «l’effort historique (entrepris) pour la paix dans la péninsule coréenne», Hanoï a confirmé ces propos,  signalé son entière disposition à soutenir «le dialogue qui permettra de maintenir la paix, la sécurité et la stabilité de la Péninsule coréenne» et s’est engagé à «assurer le succès de ce sommet».

Bombant le torse comme il le fait si souvent, Donald Trump s’est même permis de déclarer que s’il n’avait pas été élu à la tête des Etats-Unis, Washington serait actuellement en guerre contre Pyongyang avant d’ajouter : «Nous poursuivrons notre avancée historique pour la paix sur la péninsule coréenne. Nos otages sont rentrés à la maison, les essais nucléaires ont cessés et il n’y a eu aucun lancement de missile depuis plus de 15 mois».

Et si, après Singapour en Juin dernier c’est le Viet Nam qui, cette fois-ci a été choisi pour accueillir cette nouvelle rencontre au sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un, c’est d’abord parce que ce pays, allié de longue date de la Corée du Nord, a normalisé ses relations avec Washington depuis 1995.

Aussi, bien que pour les américains, le Viet Nam constitue un mauvais souvenir, il y a lieu de rappeler que c’est le président Bill Clinton qui, 25 ans après la guerre de sinistre mémoire, avait fait le premier pas en direction de ce pays en y effectuant, en Novembre 2000, une visite d’Etat de trois jours au cours de sa tournée en Asie et qu’en 2017, l’accélération de la coopération et des échanges militaires entre Washington et Hanoï avait été symbolisée par la venue au Viet Nam d’un porte-avions américain.

Cheong Seong-whum, chercheur à l’Institut Asan pour les études politiques à Séoul, estime, pour sa part, que le président américain aurait choisi le Viet Nam pour faire comprendre aux chinois «que la Corée du Nord n’est pas entre leurs mains» et que les Etats-Unis «peuvent faire contrepoids» à leur influence sur ce pays.

L’autre élément qui plaide en faveur du Viet Nam c’est que la Corée du Nord n’est pas prête d’oublier que c’est Hanoï qui lui a apporté le soutien humanitaire dont elle avait besoin durant la terrible famine des années 1990. Et même si, par ailleurs, les échanges entre les deux pays avaient diminué du fait des sanctions internationales qui étaient imposées à Pyongyang, le Viet Nam restera, pour la Corée du Nord, un modèle à suivre dès lors que les réformes économiques «capitalistes» qui y ont été menées n’ont point hypothéqué le régime communiste. Aussi, ce sommet va-t-il donner l’occasion au dirigeant Nord-coréen, qui ne s’était jamais rendu au Viet Nam, de consolider les relations entre les deux pays.

Donald Trump et Kim Jong-un sont-ils réellement «tombés amoureux» comme l’avait déclaré le président américain en septembre dernier lors d’un meeting en Virginie? Ce sommet au Viet Nam fera-t-il office de lune de miel ? Rien n’interdit de le croire mais attendons pour voir…

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