COVID-19 et approvisionnement du marché
Le vendredi 13 mars était très spécial au Maroc. Il aura suffit que le ministère de l’Education Nationale décide de la fermeture des écoles, des universités et de tous les instituts de formations et qu’on annonce la suspension du trafic au niveau des ports pour que une bonne majorité des marocains cède à la psychose.
Tout le monde à remarqué cet afflux sans précédent des marocains aux grandes surfaces et différentes épiceries des quartiers. L’assurance du gouvernement et même des responsables de la grande distribution quant à la disponibilité des denrées alimentaires pour les mois à venir n’a pas suffit pour calmer les esprits comme en témoigne l’engouement inhabituel constaté aussi bien dans les moulins, les agences bancaires qui ouvrent le samedi matin et chez les marchands des légumes et des fruits et les poissonniers….
Les rayons de la farine, l’huile, le sucre, le thé, les produits de lessives, les savons et gels hydro alcooliques, des boites de conserves, des féculents et même des papiers hygiéniques,… ont été saccagés ce vendredi. Le samedi aussi a connu le même engouement chez les marchands de légumes et des fruits, chez les poissonniers aussi l’afflux était inhabituel. Pire encore, même les moulins ont affiché plein ce samedi face à une demande qui battait le plein.
Au delà de cette affluence jugée démesurée, les agences bancaires qui ouvrent la samedi matin ont remarqué, elles aussi, un engouement des clients et des retraits d’argents assez importants comparativement aux précédentes semaines.
Face a ces agissements, qui risquent de créer la surenchère et profiter aux spéculateurs, l’Exécutif s’est montré rassurant. Le chef du gouvernement et le département de l’industrie et du commerce ont clairement annoncé que le Maroc dispose d’un stock de sécurité en termes de produits alimentaires qui dépasse les trois mois et ne souffrira d’aucune pénurie des matières premières et des produits alimentaires de premières nécessité durant le mois de Ramadan prochain.
Un communiqué du département agricole rappelle l’approvisionnement normal du marché en produits agricole et de la pêche. A la date 14 mars, le stock de blé destiné à la minoterie industrielle détenu par les organismes stockeurs couvre 3 mois d’utilisation, une couverture qui atteindra plus de 4 mois vers la fin du mois d’avril grâce à la production nationale et à l’import, précise le communiqué.
Du côté des légumes, la production des tomates primeurs couvrira les besoins du marché jusqu’au mois de mai étant donnée le bon déroulement de la campagne primeurs. Ce constat est valable pour la pomme de terre et pour l’oignon. Les fruits affichent également un niveau de disponibilité très satisfaisant.
« La production laitière, actuellement en saison de haute lactation, offre un volume pour usinage de près de 165 millions litres contre un besoin moyen mensuel de 125 millions de litres et atteint 135 millions litre au mois de Ramadan, poursuit le ministère, assurant qu’aucune variation des prix n’est prévue. Les produits laitiers dérivés notamment le beurre sont disponibles sur le marché grâce à la production laitière nationale et aux importations entamées depuis le début de l’année».
Concernant les viandes, la quantité de viandes rouges (bovines, ovines et caprines) disponible est suffisante pour couvrir les besoins de consommation nationale, souligne le communiqué, précisant que l’offre de viande blanche et œufs, elle, est supérieure aux niveaux de consommation.
En ce qui concerne l’approvisionnement en produits de la pêche, aucun impact ou pénurie n’est à redouter, souligne le ministère, expliquant que le secteur entre dans une période de grande production.
Pour la sardine, une forte production est attendue avec des quantités qui s’inscriront en tendance haussière dans les mois à venir, pour atteindre les pics de production à partir de l’été. Même les industriels de la Conserve de poisson rassurent sur leur possibilité de couvrir la demande nationale.
Fairouz El Mouden