Mohamed Nait Youssef
Les artistes ne meurent pas. Au contraire, leurs œuvres et souvenirs demeurent à jamais dans les mémoires de ceux qui les aiment et apprécient leur art. Mohamed Ismaïl, cinéaste et réalisateur marocain, a passé l’arme à gauche.
On le savait déjà malade depuis quelques mois. Il a lutté jusqu’au dernier souffle, mais le cœur a lâché. Il a rendu l’âme samedi 20 mars. L’information de son décès est tombée le soir comme un couperet. Il avait 70 ans. Né le 1er septembre 1951 à la colombe blanche, Tétouan, le défunt a consacré sa vie à son premier et grand amour ; le cinéma.
D’ailleurs, sa carrière assez riche et longue le prouve avec les 40 années partagées entre le grand et le petit écran. La vie est faite ainsi : un monde de passage où l’on laisse des traces, des travaux et des œuvres portant des signatures, un bout de soi légué dans le monde des vivants. Par ailleurs, après des études de droit à la faculté de Rabat, le regretté intégra en 1974 la télévision marocaine où il avait ses premiers pas en réalisant des documentaires, des soirées théâtrales, des reportages et spots publicitaires.
Mohamed Ismail qui était à la fois producteur, réalisateur et scénariste a réalisé plusieurs films ayant enrichi la filmographie nationale dont les téléfilms «Pourquoi pas» réalisés en 2005, «Allal al Kald» (Allal le féroce) (2003), «Amwajo el barr» (Les Vagues du rivage) (2004), «Ici et là» en 2001 ou encore «Awlad lablad» (2009), «Adieu mères» (2007), «Et après…» (2000), «Aouchtam» (1996).
Ses œuvres cinématographiques ont été récompensées lors de nombreuses manifestations en décrochant le Prix d’interprétation masculine du festival de la Francophonie de Safi et le grand prix et prix du meilleur scénario et réalisation du festival national du film d’Oujda pour son film «Et après…» en 2000. Il a eu également le Prix du public Noujoum Bladi pour le téléfilm «Pourquoi pas» en 2005, le Prix du meilleur scénario au festival du film indépendant de Bruxelles pour «Ici et là» en 2004, l’Étoile d’or du meilleur téléfilm pour le téléfilm «Allal al Kalda» en 2003. La même année, le réalisateur s’est vu rafler le Prix de réalisation et grand prix du festival international des télévisions arabes du Caire. Le 7ème art national a perdu l’un de ses enfants prodiges et novateur.