Eden Art Gallery
Par Imane Hachimi*
Eden Art Gallery accueille l’exposition individuelle « Atmosphères » de l’artiste plasticien Aziz Benja où il présente une sélection de ses œuvres récentes révélant sa démarche artistique située à la croisée de l’abstraction et de la figuration.
La peinture de Benja donne à voir des motifs reconnaissables qui se fondent dans des compositions abstraites transportant le spectateur dans un univers onirique. « Un jardin suspendu, une aube ou encore cette heure bleue qui fait que le temps est suspendu sont autant d’atmosphères qui se dégagent de ces œuvres. Et qui nous interpellent. », clarifie Fatim-Zahra Tahiri, fondatrice de la galerie casablancaise.
L’exposition de A. Benja, ce grand passionné de la nature, donne à voir une diversité de scènes paysagères (rurale, maritime et urbaine) où se déploient des motifs organiques, des teintes vives contrastées, des tâches vibrantes juxtaposées et des couches superposées créant des reliefs. Aziz Benja semble ressusciter ses souvenirs d’enfance flous et partiellement effacés à travers des impressions fugitives, s’effondrant au fil du temps et esquissées délicatement avec une grande aisance. Ces compositions plastiques suggérant des scènes à la fois réelles et rêvées sont peintes en recourant à des nuances de teintes saturées, des formes vaporeuses et des silhouettes imprécises qui se fondent dans une harmonie fusionnelle évoquant le sentiment de l’éphémère.
En outre, le mélange optique, le contraste intense engendré par les ombres et la vive luminosité créée par un jaune saturé ainsi que la variation des lumières provenant du hors-champ rappellent les paysages de Claude Monet, la palette chromatique de Vincent Van Gogh et les jeux d’ombre et de lumière d’Auguste Renoir, lesquels artistes éprouvaient un amour profond pour la nature. « Notre découverte de la nature nous tournait la tête », disait Renoir.
La structure plastique chez A. Benja repose sur une technique où couleurs et rythme se combinent en harmonie créant une symphonie visuelle. « La présence d’un rythme sous-jacent à la palette, un rythme où se manifestent l’unité et l’équilibre de l’ordre temporel. Et c’est ce rythme-là qui donne aux paysages d’Aziz Benja cette dimension euphorisante, de métaphore filée mi-chemin entre l’impressionnisme et le réalisme poétique », explique le critique d’art Abderrahman Benhamza.
L’exposition « Atmosphères » se poursuivra jusqu’au 3 novembre, offrant ainsi aux visiteurs encore quelques jours pour explorer l’univers plastique et féérique de Aziz Benja.
*chercheuse en arts visuels