Des académiciens reviennent sur les qualités d’un symbole de la littérature et de la culture marocaines

Lors d’une cérémonie à l’occasion du 40e jour de la disparition de Feu Abbès Jirari

L’ancien Conseiller de Sa Majesté le Roi, Feu Abbès Jirari, était une sommité scientifique, une personnalité académique exceptionnelle et un symbole de la littérature et de la culture marocaines, ont affirmé, vendredi à Rabat, des politiciens, académiciens et acteurs culturels.

Ces témoignages ont été exprimés lors d’une cérémonie organisée à la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de l’Université Mohammed V à Rabat, en coordination avec le département de langue arabe à la Faculté, en commémoration du 40e jour de la disparition de Feu Jirari, en présence, notamment de l’historiographe du Royaume, Abdelhak El Mrini, de personnalités issues de divers horizons, et des membres de la famille du défunt.

Dans leurs témoignages, les intervenants lors de cette cérémonie ont rappelé les grandes qualités humaines du regretté et les contributions scientifiques singulières du « Doyen de la littérature marocaine » qui a enrichi les bibliothèques marocaines et arabes par des dizaines d’ouvrages dans les domaines des sciences islamiques, de la culture et du patrimoine.

S’exprimant à cette occasion, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Abdellatif Miraoui, a affirmé que le défunt érudit fut un grand penseur et une figure marocaine éminente « qui s’est illustrée par ses écrits et réalisations tout au long de son parcours académique distingué, dont l’envergure a transcendé les frontières ».

Il a souligné que la disparition de cet éminent érudit constitue une « grande perte » pour le Royaume qui a perdu en lui une personnalité académique exceptionnelle ayant apporté une contribution scientifique, littéraire, culturelle précieuse dans plusieurs domaines.

Après avoir mis en exergue l’oeuvre scientifique de Feu Jirari dans les domaines de la critique littéraire, la littérature du voyage, la poésie, l’histoire de la pensée et de la littérature, et les questions de la pensée islamique, M. Miraoui a rappelé que le défunt avait occupé de son vivant plusieurs missions et postes de responsabilité, louant en particulier son parcours « riche en réalisations qui lui ont valu de nombreux Wissams, récompenses et hommages aux niveaux national et international ».

Il a, dans ce sens, mis en avant les qualités qui étaient reconnues au regretté, telles que la sagesse, de lucidité, l’humilité et la défense des constantes de la Nation, ajoutant que Feu Abbès Jirari  » représente une école des valeurs humaines, d’écoute, de don de soi et de dignité ».

Le président de l’Université Mohammed V de Rabat par intérim, Farid El Bacha, a, pour sa part, souligné que l’œuvre scientifique de feu Abbès Jirari en tant qu’érudit et Homme de science, de culture et de savoir, est connue de tous.

Feu Jirari fut l’une des figures de la pensée, de la littérature et du savoir au Maroc, a relevé, de son côté, la doyenne par intérim de la Faculté des lettres et des sciences humaines de Rabat, Laila Mounir, saluant l’esprit patriotique et les valeurs morales du défunt.

Quant à la présidente du département de la langue et littérature arabe à la Faculté des lettres et sciences Humaines, Zhor Gourram, elle a mis en avant la contribution de Feu Jirari, qui appartenait à ce département, au développement de la littérature arabe, en tant que discipline scientifique ouverte aux nouvelles approches.

Pour sa part, la veuve de feu M. Jirari, Hamida Sayegh, a exprimé, dans une allocution au nom de sa famille, sa sincère gratitude à Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour le message de condoléances et de compassion adressé par le Souverain aux membres de la famille du défunt.Lors de cette cérémonie, des chercheurs et universitaires ont jeté la lumière sur les grandes qualités humaines et le patriotisme sincère du regretté, qui fut une personnalité académique exceptionnelle, reconnue pour l’abondance de ses contributions aux domaines scientifique, littéraire et religieux, mettant en avant la profonde considération dont feu Jirari se prévalait auprès des intellectuels et des académiciens au Maroc et dans le monde arabo-islamique, ainsi que la probité intellectuelle et la grande compétence dont il a fait montre lors des différentes missions qui lui ont été assignées.

Né le 15 février 1937 à Rabat, feu Abbès Jirari était considéré comme le Doyen de la littérature au Maroc et l’un des pionniers de la culture et de la pensée aussi bien au Maroc que dans le Monde arabe.Le défunt a occupé plusieurs postes académiques et scientifiques. Il était notamment membre de l’Académie du Royaume, professeur aux Facultés des Lettres à Fès, Meknès et Rabat, professeur au Collège Royal, et Doyen de la Faculté des Lettres de l’université Cadi Ayyad de Marrakech.

Il avait également occupé les fonctions de Chargé de Mission au Cabinet Royal, de secrétaire des affaires étrangères à l’ambassade du Maroc au Caire en 1962, de Président du Conseil des Oulémas de Rabat-Salé (1994) et de Khatib de la mosquée Lalla Soukaina de Rabat en 1989.

Feu Abbès Jirari était également membre des Académies de langue arabe du Caire et de Damas, membre de l’Académie Jordanienne des recherches de la civilisation islamique, de la Ligue des chercheurs du patrimoine populaire arabe, du Centre des recherches anthropologiques du Moyen-Orient et de l’Association des historiens marocains. Il était aussi membre du Conseil de l’Université Al Qarawiyine, vice-président de l’Association Ribat Al Fath et Président honorifique de l’Association de la recherche de la littérature de l’occident musulman.

Le défunt a été décoré du Wissam Al Arch de première classe (Grand officier). Il a également reçu la décoration de l’historien arabe, la médaille de l’Académie du Royaume ainsi que le prix de grand mérite et la décoration du mérite (Égypte).

Feu Abbès Jirari est titulaire d’une Licence en Littérature Arabe (Université du Caire en 1961), d’un Master ès Lettres Arabes (1965) et d’un Doctorat d’État ès Lettres à la même université (1969). Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et travaux de recherches ayant traité notamment des questions du patrimoine arabe et de la pensée islamique.

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