Israël au menu du sommet conjoint de la Ligue Arabe et de l’OCI à Riyad

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

S’il est vrai que la réunion conjointe des 22 pays de la Ligue arabe et de la cinquantaine de membres de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), qui s’est tenue, ce lundi, à Riyad, à l’appel du Prince héritier saoudien, Mohamed Ben Salmane, pour décider de la marche qu’il conviendrait de suivre pour contrecarrer, d’une façon concertée, la guerre lancée par l’Etat hébreu, aussi bien contre les Palestiniens de la bande de Gaza que contre les Libanais, semble avoir tardé au vu des 43.000 morts de l’enclave palestinienne et des centaines de victimes civiles du sud-Liban, il n’en demeure pas moins vrai, toutefois, qu’il vaut mieux tard que jamais… 

En appelant, en pleine campagne électorale américaine, à la tenue de ce sommet, Mohamed Ben Salmane avait voulu, d’une part, adresser un message clair au futur locataire de la Maison Blanche en lui faisant savoir que le monde arabe et les pays musulmans ont leur mot à dire à propos du génocide en cours dans la bande de Gaza et de l’offensive israélienne contre le sud-Liban et d’autre part, rappeler à Washington qu’aucune normalisation des relations avec l’Etat hébreu ne pourra voir le jour à titre grâcieux. 

Aussi, en dénonçant, dans l’allocution donnant le coup d’envoi des travaux de ce sommet, le massacre des peuples palestinien et libanais, le prince héritier saoudien a appelé « la communauté internationale à tenir ses responsabilités en faisant respecter la paix et la sécurité et en arrêtant l’agression » menée, par l’armée israélienne, à la fois dans l’enclave palestinienne de Gaza pour éradiquer le Hamas et contre le Liban afin d’éliminer le Hezbollah, soutenu par l’Iran,

C’est à  ce titre qu’en emboîtant le pas au Prince héritier saoudien, le Premier ministre libanais, Najib Mikati, dont le pays fait face, depuis la mi-septembre, à une agression de la part de l’armée israélienne, et qui déplore, par ailleurs, le fait que le Liban traverse une crise « sans précédent » menaçant son existence, a exhorté la communauté internationale à soutenir l’Etat libanais et non pas les différentes factions, à « continuer d’envoyer de l’aide au Liban » et à mettre fin à toute ingérence « dans ses affaires internes » ; étant entendu que le dirigeant libanais avait déjà critiqué, en Octobre dernier, « l’ingérence flagrante de l’Iran » et que Téhéran avait rejeté ces accusations.

Ainsi, après avoir appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à adopter une « résolution contraignante pour l’instauration d’un cessez-le-feu et l’acheminement immédiat de l’aide humanitaire à Gaza », le sommet de Riyad a salué, dans sa déclaration finale, « les efforts de l’Égypte et du Qatar, en coopération avec les États-Unis, pour parvenir à un cessez-le-feu rapide et durable à Gaza » et tenu Israël pour responsable du « non-respect des accords ».

Cette déclaration finale met, également, en garde la communauté internationale contre un élargissement de l’agression contre Gaza et le Liban et une poursuite de la violation de la souveraineté de l’Irak, de la Syrie et de l’Iran « en l’absence de mesures internationales décisives ».

En outre, après avoir fermement condamné les attaques délibérées de l’armée israélienne contre les civils libanais et contre la FINUL ainsi que le recours de Tsahal à la punition collective, au blocus et aux méthodes visant à affamer la population, les participants au sommet de Riyad ont réclamé l’ouverture d’une enquête internationale indépendante afin que les responsables de ces « crimes choquants et horribles » rendent compte de leurs actes.

L’administration Biden, qui n’est pas loin de la porte de sortie, va-t-elle répondre favorablement aux injonctions de la communauté internationale et consentir à faire de ce sommet de Riyad un tournant en obligeant l’Etat hébreu à accepter un cessez-le-feu dans les plus brefs délais ou, au contraire, laisser « pourrir » la situation ; à charge pour Donald Trump d’y apporter la solution qu’il jugera opportune ?

Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

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