Il y a soixante-deux ans, jour pour jour, Agadir fut anéanti par un séisme de 6,7 sur l’échelle de Richter, générant la perte de vie, sous les décombres d’environ vingt-mille victimes, soit près de la moitié des populations de la ville.

Il ne fait de doute, ce cataclysme effroyable eut l’effet d’un drame, jamais vécu dans la Nation, à propos duquel, feu le Roi Mohamed V avait grommelé les yeux larmoyants, la marquante citation, ancrée dans la mémoire collective et transcrite sur le «mur de souvenir», depuis des décades, en plein centre de la cité martyr.

Comme à l’accoutumée, cette date ne passe jamais inaperçue, puisqu’elle fait réapparaître ce moment funeste où, d’une traite, avait fait affaisser la vie paisible de quartiers de Founty, de Talborjt, de la Kasbah…

Toute une histoire qu’on commémore aujourd’hui dans l’émoi et le recueillement aux âmes ensevelies sous les vestiges, mais également dans la fierté et la dignité pour un passé empreint de bravoure et de vaillance face aux multiples assauts des envahisseurs. En fait, l’effigie graphique de la litote émise par le Souverain, au lendemain du tremblement de terre, symbolise l’entrain fulgurant qui survolte les rescapés de la ville, en parfaite symbiose avec ses futurs résidents dans le cadre de sa reconstruction et son élan de sa nouvelle urbanisation.

A l’accoutumée, un programme commémoratif est conçu pour remémorer cet événement nécrologique qui comporte des cérémonies de méditation en direction des victimes de diverses confessions comme signe de tolérances théologiques, des expositions de l’ancien Agadir, des rencontres de récit et de narration de la catastrophe, des tables rondes sur l’acte sismique…

Il est à rappeler que dans le sillage du programme de développement urbain, la restauration de la fameuse citadelle Agadir Oufella, symbole du patrimoine historique de la ville de fait à brides abattues, par des experts en fouilles archéologiques et des paysagistes de grande renommée, rehaussée par la mise en place du dispositif divertissant du téléférique, est de nature à redonner de la vitalité à cette région, lourdement endommagée par le fléau naturel.