Un bel écrin au cœur de la Kasbah des Oudayas!

Ouverture du musée National de la Parure à Rabat

Mohamed Nait Youssef

Un bel écrin ! Le musée National de la Parure à Rabat a ouvert, depuis lundi 9  janvier 2023, ses grandes portes aux passionnées et amoureux des bijoux et caftans. Ce beau lieu architectural, patrimonial et artistique venant renforcer l’offre muséale de la Fondation Nationale des Musées (FNM) offre aux publics une exposition permanente dédiée essentiellement à la parure : bijoux et caftans. Doté d’une nouvelle scénographie, ce bâtiment qui a fait peau neuve, et situé à la mythique Kasbah des Oudayas, donne à voir une collection riche que variée au plaisir des yeux. En effet, ce sont la profondeur de l’histoire et la beauté du patrimoine culturel et artistique marocain qui sont mises en lumières. Le lieu mérite le détour !

«La parure, c’est aussi le paraître. C’est le beau !  C’est aussi  pour donner une belle image aux autres. Et nous y sommes : dans le beau, entouré du beau.», a souligné le président de la Fondation Nationale des Musées, Mehdi Qotbi. Selon lui, ce parcours muséal écrit dans un nouvel écrin les Oudayas, le musée National de la Parure rend hommage à des Femmes et des Hommes, à des maalems qui sont derrière ces objets.

«Tous incarnent la passion et l’excellence dans leur domaine. Cette passion a guidé leur main, ils tissent, brodent, tressent, travaillent les fils de soie. Ils écrouissent, polissent, sertissent les pièces d’or et d’argent pour offrir de la beauté. Ces maîtres expriment aussi par leur travail, l’identité de leur région et le patrimoine de leur pays», a-t-il rappelé.

Par ailleurs, le visiteur aura le privilège de savourer et de découvrir une collection personnelle de bijoux amazighs de Sa Majesté le Roi Mohammed VI ayant enrichi le parcours de cette exposition permanente.

«Je tiens à exprimer mes vifs remerciements à Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui nous a gratifiés d’un geste d’une extrême générosité, en partageant sa collection personnelle de bijoux amazighs d’une rare beauté afin qu’elle soit vue par les marocains et tous les visiteurs», a indiqué Mehdi Qotbi.

Une approche monographique reposant sur cinq sections :

Une exposition, c’est aussi une invitation au voyage dans le temps et dans l’espace. Ainsi, le parcours de l’exposition conçu et imaginé selon une approche monographique reposant sur cinq sections. En franchissant la porte principale  du musée, le visiteur est invité à une ballade dans une première salle où sont exposés  des objets et bijoux mettant les lumières sur l’évolution historique de la parure et la chaîne opératoire de fabrication. Ainsi, une  deuxième salle  est consacrée  à l’histoire du costume marocain.

Quant à la troisième salle, elle est réservée à la parure masculine et harnachements. Le périple ne s’arrête pas là. Dans la quatrième salle, les visiteurs auront le privilège d’apprécier et de découvrir la belle collection de la parure amazighe. Par ailleurs, les spécificités régionales des principaux centres de production du bijou urbain sont exposées dans la cinquième salle.

«C’est un travail de longue haleine. C’est un parcours chronologique et thématique, un parcours qui permet de corriger les postulats sur notre histoire. C’est aussi un travail d’architecte, de synographe», a indiqué Abdelaziz El Idrissi, commissaire de l’exposition, lors d’un point de presse organisé à l’occasion de l’ouverture du musée, lundi dernier.

Et d’ajouter : «on a commencé par un parcours chronologique en incérant les objets d’archéologie ; une chose très importante parce qu’elle permet de changer notre réflexion sur l’homme préhistorique qui avait un souci esthétique, mais aussi une croyance».

Ces objets prouvent, a-t-il rappelé, la participation du Maroc à la constitution d’une civilisation méditerranéenne. «On a fait le rural le citadin. Sans oublier une seule région», a-t-il affirmé.

Bijoux et caftans : de l’esthétique à l’enrichissement du patrimoine marocain

Les bijoux et caftans ont incontestablement contribué à l’enrichissement du patrimoine marocain. Ce sont en effet des composantes essentielles ayant apporté un grain de beauté et une touche singulière à la vie, au vécu, à l’histoire ancestrale des marocaines et marocains.

Pour ce qui est des bijoux, l’exposition révèle les variétés et des particularités locales ou régionales du  bijou à la fois rural et citadin. «Ces deux ensembles majeurs se déclinent en sous-groupes de bijoux féminins et masculins», a fait savoir le commissaire de l’exposition. Aux côtés des bijoux, il y a le caftan citadin et rural porté par les hommes et les femmes depuis plusieurs siècles. Le parcours de l’exposition a mis en valeur les cinq emblématiques écoles de production : le caftan de Fès, le caftan de Tétouan, le caftan de Rabat et Salé, le caftan de Marrakech et celui d’Oujda.

Il est à rappeler qu’à l’occasion de cette réouverture, le musée ouvre  gratuitement ses portes aux visiteurs du 9 au 23 janvier 2023.

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