La folie des prix de vente des légumes persiste

Qu’est-ce qui justifie aujourd’hui cette flambée exagérée des prix de vente des légumes et à qui profite-t-elle vraiment ? D’habitude, la montée en flèche des prix des produits alimentaires coïncide avec le mois de Ramadan ou la période estivale. Les hausses excessives des prix d’une grande partie des légumes sont jugées injustifiées et surtout excessives en cette période de l’année.

La sécheresse a-t-elle frappé de plein fouet le panier de la ménagère ? Pratiquement toutes les variétés des légumineuses ont subi des corrections à la hausse de leurs prix de vente. Les prix ont tout simplement doublés pendant ces deux dernières semaines. Les haricots verts coutent aujourd’hui 22 dirhams le kg contre 10 dirhams, 15 jours auparavant. Le prix de l’oignon, lui, bat tous les records. Pour avoir un kilo d’oignon rond, il faut débourser pas moins de 15 dirhams, tandis que l’autre variété se vend à 8 dirhams le kilo. Certains prétendent que ce légume de base devrait être exposé à côté des fruits exotiques et non plus dans les cageots de légumes. Le renchérissement des tarifs touche aussi les petits pois, la courgette, le poivron et l’artichaut. La pomme de terre, la carotte et la tomate échappent, fort heureusement, à ce processus inflationniste qui touche les prix des produits alimentaires. Les marchands de légumes justifient cette flambée par la pénurie des produits sur le marché. Interrogé, un marchant de détail estime que durant les années moins sèches, l’approvisionnement du marché se fait par les produits provenant aussi bien des cultures Bour que pluviales. L’absence de pluie depuis le démarrage de la campagne agricole explique en partie cette situation, confirme-t-il ; avant de répliquer que les niveaux actuels des prix de vente de certains légumes restent exagérés. La spéculation et l’intermédiation faussent le libre jeu de la concurrence et place très haut la barre des marges au moment où le petit fellah, lui, accuse les contrecoups des aléas climatiques et des prix de vente très bas (prix à partir de la ferme).

Certaines sources expliquent cette hausse excessive par les quantités importantes de légumes exportées, notamment l’oignon vers certains pays africains ; tandis que d’autres l’attribuent à la révision à la hausse de la taxe d’accès au marché de gros.

En attendant le retour des prix à la normale, d’aucuns s’interrogent sur le rôle des commissions de contrôle et des associations de protection du consommateur pour la maîtrise des tensions inflationnistes et la préservation du pouvoir d’achat du citoyen.

Fairouz EL Mouden

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