Le Maroc devrait atteindre son objectif de déficit budgétaire fixé à 4,3% du PIB en 2015 profitant notamment des recettes exceptionnelles et la baisse des dépenses de compensation.
A fin novembre 2015, le Trésor a affiché un déficit budgétaire de 41,6 milliards de dirhams (DH) en baisse de 17,6% par rapport à la même période de l’année précédente. Cette baisse du déficit budgétaire est principalement liée à la hausse des recettes réalisées au titre de la fiscalité domestique de 3,6% 101,3 milliards de DH et le recul des dépenses du budget de 3,3% à 271,6 milliards de DH pour la même période de référence.
Dans le détail, la hausse de la fiscalité domestique est portée par la progression des recettes de l’impôt sur le revenu (IR) de 9,3% à 33,3 milliards de DH et celles des TVA à l’intérieur de 7% à 18,7 milliards de DH. Notons que les recettes de la TVA à l’intérieur tiennent compte d’une entrée d’un montant de 234 millions de DH suite à l’attribution des licences 4G et de remboursements pour un montant de 4,7 milliards de DH à fin novembre 2015. En revanche, les recettes de l’impôt sur les sociétés (IS) ont diminué de 2,4% à 33,5 milliards de DH. Cette diminution s’explique pour l’essentiel par le fait que l’année 2014 avait enregistré la rentrée de recettes exceptionnelles liées notamment à la cession de la Centrale Laitière et à l’IS retenu à la source à l’occasion de la cession d’une partie du capital de Maroc Télécom.
Pour ce qui est la baisse des dépenses de budget, elle est due notamment au recul de 35,1% des charges communes à 34,8 milliards de DH en raison de la diminution de 50,6% des émissions de la compensation à 16,58 milliards de DH. Aussi, les charges de fonctionnement ont reculé 9,3% à 158,6 milliards de DH. Toutefois, le gouvernement marocain a du mal à contrôler les dépenses hors personnel et subit de plus en plus la charge en intérêts de la dette. Cette dernière a atteint un encours de 25,7 milliards de DH à fin novembre 2015 en hausse de 14,3% sur une année.
Ceci dit, le trésor devrait atteindre sans difficulté son objectif de déficit fixé à 4,3% du PIB. En 2015, il n’a pas eu besoin d’emprunter sur le marché international alors que la loi de finances ayant prévu un montant de plus de 20 milliards de DH. D’ailleurs, à fin novembre 2015, le financement extérieur a été négatif de 1,7 milliards de DH en raison du remboursement du principal de la dette extérieure pour 8,3 milliards de DH contre des tirages de 6,6 milliards de DH. C’est dire que le Trésor bénéficie d’une situation financière aisée.
Kaoutar Khennach