Les déserteurs inciviques

Saoudi El Amalki

A travers cette chronique quotidienne, on a bien envie d’évoquer un phénomène qui ne cesse d’indigner chez nous les populations. C’est le cas de ces compatriotes qui ont eu une tâche administrative ou représentative pendant leur mandat mais, à la fin de leur mission, ils ne regagnent guère leur travail  initial. Surtout, ceux ou celles qui ont eu de hauts postes de responsabilité à la fonction publique (directeur, doyen, président…) ou député ou à la tête des conseils communal, provincial et communal. Une fois donc que cette fonction expire, ils trouvent toutes les peines du monde de « descendre » de leur tour d’ivoire pour recouvrer celle de simple fonctionnaire ou employé dans l’école d’un patelin reculé ou dans une compagnie en  ville. Dans bien trop de cas, leurs supérieurs respectifs se trouvent gênés de les remettre au bureau de service ou à l’amphithéâtre et s’embarrassent de formuler des « abandons de poste » puisqu’ils désertent leur travail. Ce sont des milliers d’énergumènes qui se permettent de fuir leur postes de travail un peu partout au sein du  territoire  bien qu’ils continuent à percevoir leur salaire mensuel  sans vergogne ni civisme envers l’Etat et la société. Disons-le franchement, c’est un vol pur et simple ! Sans avoir guère l’intention de généraliser, on saluera l’exemple des ex-parlementaires, de présidents ou d’anciens directeurs des institutions qui ont clos leur mandat et reviennent aux lieux d’origine de travail. A Agadir, à titre indicatif, on citera le modèle d’un ancien député, président de la  communauté et vice-président du nom de Abdallah Larouji, un homme public de haut renom à la capitale du Souss et environs. Il convient de signaler que cet élu était bien un simple « instituteur » puis, quand il a fini ses mandats, il a rejoint ses classes en vue d’enseigner des petits gamins à l’école Ibn Batouta, au quartier populaire d’Amsernat jusqu’à sa retraite. Un acte de citoyenneté qui aura réchauffé les cœurs de toutes les populations de la cité d’Al Inbiâte ! C’est sûr que des exemples de cette trempe sont à citer également pour leur rendre hommage et dénoncer par la même occasion, tous les « déserteurs » qui n’ont pas froid aux yeux de se faire rémunérer pour un travail qu’ils n’exercent plus. C’est l’Etat qui à travers ses institutions et et ses règlements, devra faire face à ce phénomène et sanctionner tous ses auteurs, sans laxisme ni complaisance !                             

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