L’Espagne à la croisée des chemins

Saoudi El Amalki Qu’en serait la position de l’Espagne à l’égard du Maroc sur la question de son intégrité territoriale, au lendemain des élections présidentielles, si le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) n’était plus majoritaire au pouvoir ? Jusqu’ici, Pedro Sanchez tient bien la route au service des retrouvailles des peuples respectifs des deux rives de Gibraltar, tout en menant une conduite persuasive de la justesse sur l’option extérieure auprès des divers courants politiques notamment, l’extrême-gauche radicale dont l’une des entités côtoie, depuis 2018, le chef du gouvernement. Sans avoir nullement la prétention de s’immiscer dans les enjeux qui taraudent la vie politique espagnole, la question préoccupe l’élite politique de part et d’autre des deux pays frontaliers. Il est  vrai que leurs relations n’ont jamais été linéaires ni stables, mais ont été séculairement marquées de hauts et de bas, suivant des conjonctures souvent extérieures. Cette évolution de rapports en dents de scie n’a jamais été sanctionnée non plus, par une rupture irréversible. De même, on aura relevé l’alternance des deux grands blocs politiques en l’occurrence le PSOE et le PP ( Parti Populaire ) qui accèdent, en coalition avec des « groupuscules » partisans pour former généralement des majorités pas toujours « confortables », cas de l’actuelle alliance autour du Parti Socialiste. Il n’en demeure pas moins vrai que les présentes circonstances par lesquelles passent les deux nations de proximité, sont en passe de stabiliser les engagements déjà mis sur orbite par les deux parties, aux plans socio-économiques, sécuritaires et géo-stratégiques. D’autant plus que les conventions conclues tout récemment, aussi diversifiées que performantes, visent à pérenniser ces rapprochements de plus en plus étroits. Malgré la panoplie de tiraillements qui s’opère dans la région, attisée par des voracités et prédations, sous toutes les formes, les relations hispano-marocaines sont condamnées à se tisser dans la concorde et la mutualité, au profit des deux peuples séculairement brassés. On parle déjà de nombre de projets communs qui profilent à l’horizon dont tout particulièrement les réseaux routiers et ferroviaires sous-marines reliant les deux territoires sur un tronçon marin de pas plus d’une quinzaine de kilomètres. Ce qui serait d’une retombée inestimable pour les initiateurs à plus d’un titre, dans la recherche constante et aisée de la connectivité et l’efficience. Il va sans dire que la conscience collective de la communauté ibérique, toutes obédiences confondues, ne saurait snober des opportunités pareilles pour une fabulation des sécessionnistes au dessein chimérique auquel des extrémistes nostalgiques de l’ère franquiste. Le cas américain est tout aussi frappant que sensé car en dépit de la nouvelle présidence à la Maison Blanche, générant le départ de Trump qui a eu le mérite de décréter la marocanité du Sahara et l’arrivée de Biden qui a eu également la latitude d’entériner cette reconnaissance. Probablement, l’Espagne se fera la même approche pragmatique, quelque soit la nature de ses commandes !      

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