Mandat d’arrêt contre l’écrivain Sergio Ramirez

Nicaragua

La justice du Nicaragua a demandé l’arrestation de l’écrivain Sergio Ramírez, prix Cervantes 2017, le plus important dans le monde littéraire espagnol, pour « conspiration », à l’égal de nombreux opposants au président Daniel Ortega, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Cet ancien collaborateur du président Ortega est accusé d' »incitation à la haine » et de « conspiration », des chefs d’accusation souvent utilisés à l’encontre d’opposants ou de candidats à l’élection présidentielle, prévue en novembre.

Il a également été accusé d’avoir reçu des fonds de la Fondation Violeta Barrios de Chamorro, accusée d’atteinte à la souveraineté du pays et de blanchiment d’argent.

L’acte d’accusation a été signifié mardi à l’écrivain, en rupture depuis 1995 avec le Front sandiniste de libération nationale du président Ortega. Il a quitté le Nicaragua en juin après avoir été entendu comme témoin dans le cadre de l’enquête sur la Fondation Violetta Barrios de Chamorro.

Il est également accusé d’avoir reçu de l’argent de la Fondation Luisa Mercado, entité de promotion de la culture, dans le but de « destabiliser » le pays, selon le parquet du Nicaragua

Sergio Ramirez, 78 ans, a été membre du gouvernement après la prise du pouvoir par les sandinistes en 1979. Il avait occupé les fonctions de vice-président pendant le premier mandat de M. Ortega (1985-1990).

Le gouvernement nicaraguayen a déjà accusé d’atteinte à la souveraineté ou de complot contre l’Etat quelque 34 opposants dont sept candidats à la présidence, en vertu de lois approuvés en décembre par le parlement.

Auteur du roman « Castigo divino » (« Châtiment divin »), M. Ramirez a également été récompensé par le prix Alfaguara en 1998 pour « Margarita, está linda la mar » (Margarita, la mer est belle »).

A deux mois des élections en novembre, la justice du Nicaragua a déjà renvoyé devant un tribunal plus de 20 opposants arrêtés, dont cinq prétendants à la présidence, y compris la candidate Cristiana Chamorro, présidente de la Fondation Chamorro, qui porte le nom de sa mère Violetta Barrios de Chamorro. Cette derière avait été élue présidente en 1990 avant que M. Ortega, 75 ans, ne revienne au pouvoir en 2007.

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