Permettre aux services d’assurer leurs missions

Service d’aide médicale d’urgente (SAMU)

Ouardirhi Abdelaziz

La population à tendance à recourir de plus en plus fréquemment aux services d’urgence hospitaliers (SAMU). Le nombre de passages dans ces

services ne cesse d’augmenter de jour en jour et d’année en année, rendant la tâche ardue aux professionnels de la santé qui sont en sous-effectif.

 Quelles attitudes doit aujourd’hui adopter l’hôpital face aux malades qui attendent le soir ou le week-end pour se rendre aux urgences ? 

Comment gérer les fausses urgences qui encombrent les services d’urgences ?

Les services d’urgence au Maroc accueillent près de 6 millions de patients par an. On comprend mieux dès lors, que ces services vitaux

jouent un rôle très important au niveau de tous les établissements hospitaliers. Ils sont le miroir de chaque hôpital. C’est par les urgences que transitent plus de 50% des malades qui sont hospitalisés au niveau des différents services hospitaliers (médecine, chirurgie,traumatologie, gastroentérologie…), et comme leur nom l’indique, les urgences accueillent les malades dont l’état de santé nécessite une prise en charge immédiate.

Des services très sollicités, mais …..

En effet, les services d’urgences sont des structures destinées à assurer la prise en charge rapide, adaptée aux patients en situation dont le pronostic vital est parfois engagé. C’est là où se pratique la médecine urgente, des services très sollicités de jour comme de nuit, et dans lesquels on ne connaît jamais la limite du nombre de patients à traiter, et parmi lesquels, il faut reconnaître les vrais problèmes du moment et adopter les attitudes appropriées.

Cette situation est paradoxale, car ces passages, le plus souvent, ne correspondent pas à une situation d’urgence vitale ou grave, puisque dans les trois quarts des cas environ, les patients retournent à domicile après consultation. Elle crée par ailleurs des insatisfactions tant pour les personnels du fait des difficultés à gérer les flux des patients à l’intérieur du service ou de l’établissement que pour les usagers, du fait des temps d’attente jugés parfois excessifs. 

Les gestionnaires des hôpitaux et les professionnels de santé (médecins-infirmiers ) qui exercent au sein des services des urgences, font de leur mieux, s’efforcent de rendre les soins dans les urgences  plus accessibles à tous les citoyens, de répondre à toutes les demandes de soins. Mais dans la réalité, dans le vécu quotidien, force est de constater que certains citoyens entravent la bonne marche de ces services .

Manque de civisme

Les infirmiers qui exercent aux services d’urgences au lieu de se pencher sur les demandes de soins urgentes, se retrouvent à faire le tri et à séparer les vraie urgences des fausses urgences.

C’est notamment le cas des personnes âgées sans domiciles fixes (SDF), des enfants présentant une fièvre, une angine, une diarrhée, une petite brûlure, des individus en état d’ébriété, des anxieux entre autres.

La liste des motifs pour lesquels on s’adresse aux services des urgences est très longue.

Cette situation quasi quotidienne que vivent les services d’urgences,  est source de perte de temps, de charge de travail supplémentaire et bien entendu de disputes et d’agressions  dont sont victimes les personnels des urgences, quand ils demandent à ceux qui n’ont pas de raison d’être aux urgences, de s’adresser à leur médecin traitant ou de se rendre au centre de santé du quartier  .

IL est évident que les services d’urgences ne pourront jamais fonctionner à la satisfaction de tous les usagers qui ont un besoin réel de soins. Cette situation est exacerbée par celle et ceux qui font preuve d’un manque de civisme en allant encombrer encore plus ces services dont le rôle est capital quand il s’agit de sauver des vies .

Faire face aux vraies urgences 

Dans la logique des choses, et si ces services d’urgences  sont équipés, dotés en moyens humains suffisants et en matériels de réanimation adéquats, ces services d’accueil des urgences devraient en principe pouvoir offrir les meilleures prestations et soins et surtout répondre à une situation urgente. Ce rôle, ces missions et la réalisation de tous ces objectifs sont par essence la raison d’être de tout service d’accueil des urgences destinés a porter assistance aux citoyens dans des situations particulières.

C’est notamment le cas des catastrophes naturelles  auxquelles notre pays est souvent confronté (pluies diluviennes  – inondations – froid  – neige – effondrement de  maisons…)

 C’est aussi le cas face aux accidents de la route , avec leurs lots quotidiens de morts et de blessés graves, ou pour sauver des vies de citoyens victimes de malaises soudains , d’infarctus, AVC, Angor, HTA, Asthme … Autant de causes et de situations qui sont à la base d’une demande urgente en soins dont doit se charger le service d’accueil des urgences de l’hôpital le plus proche.

Pour conclure , et afin de mieux comprendre les réels enjeux de la prise en charge des urgences , il est utile de rappeler ici que le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khaled Ait Taleb , avait indiqué , lors d’une séance des questions orales de la chambre des conseillers , que les services d’urgence accueillent chaque année plus de 5 millions et demi de personnes.

Mais ce qui est très important à souligner c’est que le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khaled Ait Taleb avait  

précisé au passage que 80% de ces cas se dirigeaient vers les urgences suite au déficit enregistré dans les autres services de santé.

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