Place à l’accalmie au Rif!

Il est bien entendu que la situation tumultueuse qui continue à prévaloir dans la région d’Al Hoceima devient, de plus en plus, préoccupante. À coup sûr, il ne s’agira plus d’une panoplie de requêtes revendicatives, arborée, haut et fort, par les manifestants, depuis presqu’une dizaine de mois.

D’autres paramètres s’y mêlent violemment pour donner à ce mouvement qui semblait être tout à fait naturel, des aspects beaucoup plus surnaturels. C’est alors que des facteurs qui ont l’habitude de surgir dans la confusion, se sont précipités sur l’aubaine pour en tirer divers profits malveillants. Le cours d’eau qui grossissait progressivement, sortit alors de son lit et déborde sur les lieux, semant panique et culbute par-dessus bord.

Qui sont-ils ? Que veulent-ils, ces tombeurs de la paix ? L’amalgame est à son apogée, vu que l’interférence bat son plein. La question ne se pose même plus à ce niveau, où la situation est embrasée et risque de contaminer ailleurs. L’heure est avant tout, au retour à la normale! À commencer par l’arrêt net de la violence de part et d’autre, car on ne saurait prétendre sortir du tunnel dans l’affront et la discorde, au moment où des signes forts ont été déjà lancés, en direction de la poursuite sans relâche des travaux en plein chantier.

Certes, pour des raisons historiques, la zone rifaine paraît être considérée comme un espace doublement marginalisé, en termes de projets structurants. Mais il semble aussi insensé de croire à une exclusion préméditée à son égard, du moment qu’il est question, faut-il bien le rappeler, d’un déficit global, en matière de disparité sociale et spatiale, dans l’ensemble du territoire du pays.

Faire sortir de ce contexte général le soulèvement protestataire qui émaille aujourd’hui ces patelins houleux, est une réelle malveillance manigancée par des fossoyeurs des valeurs du civisme et de la démocratie. On ne peut alors tomber dans leur piège hideux, en continuant à attiser les tensions pour assouvir des agendas malintentionnés aussi bien internes qu’externes et dont les visées sont dévoilées, au fil du temps. Pour l’heure, nul n’est censé se jouer des causes suprêmes, communément édifiées, puisqu’il s’agit bien de la mise en péril de la stabilité et du modèle de développement de toute une Nation. On ne peut non plus se permettre, à cause de calculs politiciens réducteurs, qu’une personne voire même une entité puisse hypothéquer tout un échafaudage fondé, avec synergie et sacrifice, durant de longues décennies de labeur.

C’est également en ces circonstances de haute acuité que les institutions du royaume se doivent de fonctionner, dans le respect total de leur autonomie et de leurs attributions, en référence aux fondements de la Loi suprême. Dans ce sens, on valorisera, à juste titre, la volonté d’activer le contrôle des responsabilités de l’appareil exécutif et le soumettre à l’interpellation. De la même manière ferme et équitable, il convient de fortifier le rôle de l’instance judiciaire, dans un souci majeur de consolider L’Etat de Droit et des institutions, afin d’enrayer l’impunité et de prioriser la Justice pour tous, sans complaisance ni oppression. C’est à ce prix que le phénomène d’Al Hoceima et consorts serait proscrit…

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