Pyongyang coupe les canaux de communication avec Séoul…

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

Elle avait beaucoup fait parler d’elle en avril dernier au moment de la «disparition» de son frère Kim Jong-un des manifestations officielles et des écrans de télévision de la Corée du Nord; une disparition provisoire, certes, mais qui avait, tout de même, fait jaser les chancelleries du monde entier.

Elle, c’est Kim yo-Jong la très influente «bras droit» du leader nord-coréen, qui a refait parler d’elle, ce mardi 9 Juin, après avoir pris la décision de couper les canaux de communication politique avec l’«ennemi» sud-coréen alors que, dès la semaine dernière, elle avait menacé de rendre caduc l’accord militaire entre son pays et son voisin du Sud si Séoul n’interdit pas aux transfuges nord-coréens d’envoyer des prospectus anti-Pyongyang à partir du sud.

Ainsi, dans un communiqué en date de ce lundi, l’agence d’Etat nord-coréenne KCNA a annoncé la décision prise par le régime de Pyongyang de  «couper la liaison entre les autorités du Nord et du Sud » c’est-à-dire de fermer tous les canaux de communication qu’il y avait aussi bien entre les armées de Pyongyang et de Séoul  qu’entre les partis politiques au pouvoir dans les deux pays.

Mais pourquoi donc ce soudain changement d’attitude à l’égard du voisin du sud alors qu’à l’issue des trois sommets qui, en 2018, avaient réuni les dirigeants des deux pays, la paix avait pointé le bout de son nez dans la péninsule coréenne ; ce qui avait été fortement salué par toutes les capitales du monde occidental?

La raison en est que depuis quelques temps, Pyongyang menace de fermer le bureau de liaison inter-Corée et de mettre un terme à d’autres projets communs si Séoul ne prend pas l’initiative d’interdire aux transfuges nord-coréens réfugiés dans le sud de lâcher en direction du nord des ballons chargés de prospectus condamnant le régime de Pyongyang, le bilan de la Corée du Nord en matière des droits de l’Homme et les ambitions nucléaires de Kim Jong-un.

Dénonçant donc la connivence qu’il y a entre Séoul et les dissidents nord-coréens, KCNA qui impute à la Corée du Sud la dégradation des relations entre les deux pays et accuse cette dernière «de mener les relations inter-coréennes à la catastrophe» a, clairement, indiqué dans son communiqué, que Pyongyang en était arrivée «à la conclusion qu’il n’y avait pas matière à discuter avec eux [les coréens du Sud] car ils n’ont fait qu’alimenter notre consternation».

Aussi, pour montrer sa détermination, la Corée du Nord qui, depuis l’échec du sommet Trump-Kim Jong-un de Hanoï (Vietnam) en Février 2019, n’a entrepris aucune démarche substantielle vers l’abandon de ses programmes nucléaire et balistique se permettant même, ces derniers temps, de procéder à certains «essais», a organisé plusieurs rassemblements populaires de grande envergure à travers tout le pays et bloqué, dès ce mardi matin, la ligne téléphonique «spéciale» reliant les deux pays.

Est-ce la fin de l’éclaircie qui,  après moult levées de boucliers entre Washington et Pyongyang, avait laissé croire à l’instauration d’une paix durable et définitive dans la péninsule coréenne? Et pourquoi, par ailleurs, est-ce la sœur du leader nord-coréen qui est, officiellement, à l’origine de cette décision et non Kim Jong-un lui-même ? Un simple point d’ombre comme il y en a souvent lorsqu’il s’agit d’affaires internes à la Corée du Nord ? Attendons pour voir…

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