Pas plus de vingt mois est la durée de passage de Zineb El Adaoui à la tête de la Wilaya de Souss Massa.Un séjour éphémère qui s’est achevé sur une note plutôt conviviale, lors d’une réception de clôture, tenue, mardi dernier, en grande pompe dans un palace de la ville.
Devrait-on regretter son départ hâtif et prématuré, au moment où d’aucuns auraient, sans doute, apprécié son activisme débonnaire au service d’une région en mal de fédérateur d’énergies et de conciliateur d’états d’âme? À coup sûr, au vu du climat de volontarisme et d’esprit de déploiement qui se sont vite instaurés, en ce laps de temps succinct, avec le concours de nombre de constituants multiformes, il est tout à fait permis de croire à ces qualités de tact, de doigté et de citoyenneté sans précédent.
Un Wali s’en va alors, si subitement, avec cette faim affichée de ne pas pouvoir aller jusqu’au bout de ses désirs. Au fait, on n’aura point exclu cette impression d’amer arrière-goût suite à cet avortement précipité, sans pour autant exclure, non plus, de nourrir l’espoir d’entrevoir des lendemains enchanteurs. Pourrait-on faire le point sur cette période sommaire qui ne dura, en fin de compte, qu’un peu plus d’un an et demi ? Certes, il ne fait pas de doute que son avènement coïncidait avec une ère de vaches maigres, où rien n’allait, quoique le potentiel régional regorge d’atouts indéniables. Cependant, il aura suffi d’un brin de regain de réajustement, en matière de conduite, de conviction et de gouvernance, pour amorcer un réel épluchement de balisage qui fraierait le chemin de la relance, sur la base d’une nouvelle conception d’inclusion et d’incitation.
A ce niveau, le Wali sortant s’est excellemment démené comme un beau diable, bien que les lobbies récalcitrants aient tenu tête à cette réforme comportementale, entamée à bâtons rompus. À cet effet, réformer mènerait à l’affront, comme tout changement amorcé aux dépens des statu quo préétablis et des intérêts pré-acquis. Pour le cas de la capitale du Souss qui s’était longtemps habituée à la dépravation de tous bords et accommodée au laxisme administratif, il s’est avéré ardu de tenter de secouer le cocotier, sans en perdre des plumes.
On dira enfin, sans risque de se leurrer ni de verser dans la complaisance démesurée, Zineb El Adaoui qui fait aujourd’hui ses ultimes adieux à la région qu’elle quitta si précocement, aura, sans nul doute, scellé son passage de ses empreintes de responsable attachée aux valeurs du travail, de la loyauté et de l’engagement. Elle n’a peut-être pas pu ébranler tous les carcans nocifs qui pèsent toujours sur les lieux et entravent encore le décollage escompté, au regard des résistances incrustées et de l’écourtement du mandat imparti. Mais, il faut bien connaître que, globalement, la volonté et le panache y étaient, affûté par un entourage civique, pour une bonne partie. En tout cas, elle aura relevé la barre bien haut, si haut qu’on aurait certainement toutes les peines du monde de maintenir la même cadence de verve et de tenir la dragée haute à tous ces exploits, animée par cet adage commun : «le style est…la femme !», pourrait-on inverser. Pourvu que cela continue, car le chemin à parcourir est encore très long…!