Être à l’écoute des enfants

Santé des enfants en période de confinement

Ouardirhi abdelaziz

Nous sommes tous astreints depuis le 14 mars 2020 au confinement. L’objectif est de limiter la circulation de la covid-19, de prévenir la transmission de la maladie.  Ce confinement a mis de nombreuses familles à rude épreuve. Cette prolongation récente complique davantage la situation. Les enfants et les adolescents réagissent souvent très mal, certains agissements et troubles peuvent apparaître. Ils sont les signes récurrents  d’un mal être , qui peut se décliner sous forme de troubles du sommeil, les réveils et les cauchemars, de troubles de l’appétit, manque d’appétit ou besoin de plus manger ( boulimie) , ou alors des colères plus fréquentes, les disputes, des oppositions, une instabilité de l’humeur.

Un confinement qui perdure

Pour la plupart des enfants, pouvoir se retrouver à la maison avec leurs parents, pendant deux ou trois jours, prendre tous ensemble les différents repas à la même table, écouter les histoires que raconte le papa ou bien la maman, le soir avant d’aller au lit , sont des moments de pur bonheur, que chacun vit intensément auprès des êtres les plus chers au monde.

C’est une réalité vécue avec nos parents, que nous vivons aussi avec nos enfants le temps d’un week-end, loin des contraintes que nous impose le travail. De ce fait, le temps que nous passons avec nos enfants en période de scolarité est souvent limité.

Aujourd’hui,  avec la crise sanitaire, la crainte du coronavirus, les informations quotidiennes des cas et des morts,  le confinement à domicile de trois mois, la situation paraît complexe sur les comportements et agissements des uns et des autres.

Impact sur le développement des enfants

Pour les parents, rien n’est facile. Il faut s’adapter aux nouvelles conditions de travail, qui sont imposées par la conjoncture. Il faut s’occuper des enfants, éviter les mauvaises habitudes, qui consistent à rester devant les écrans,  faire l’école à la maison, éviter les conflits et chamailleries en cette période particulière.

Le confinement n’est pas une situation facile à vivre, surtout pour les familles qui vivent dans de petits appartements, sans oublier les problèmes financiers qui s’ajoutent. Si certains enfants se renferment sur eux-mêmes, pour ne pas déranger les parents déjà débordés et nerveux, d’autres vont réagir avec des comportements agressifs, voire même dangereux.

C’est la réalité, c’est une situation difficile, douloureuse, et les adultes dont je suis, sont tous habités par un sentiment d’inquiétude et d’insécurité car la science reste à ce jour impuissant face au nouveau coronavirus virus covid-19.

Cette situation a fini par détériorer petit à petit la santé mentale des Marocains, entraînant ainsi dans son sillage, des sentiments de tristesse, des troubles de sommeil.

Le plus dur, c’est la solitude de l’enfant

Mais le confinement et la prolongation de celui – ci, c’est 90 jours d’isolement, de contrainte, de vie confinée, de solitude, que la grande majorité des jeunes enfants ne supportent pas. Surtout, loin de ses petits amis de classe,  de ses grands-parents ,  des moments pénibles que les enfants endurent sans comprendre pourquoi ils se retrouvent du jour au lendemain condamnés à vivre entre quatre murs.

Pour de nombreux amis et membre de ma propre famille, qui ont des enfants en bas âges, tous reconnaissent que l’état psychologique et émotionnel de leurs enfants s’est détérioré depuis le début de la pandémie.

Pour ceux qui ont un ou deux jeunes enfants,  habitués a aller à l’école,  et à ne revenir à la maison que vers 17 ou 18 heures chaque jour de la semaine, les parents ont constaté que les plus importants impacts psychologiques et émotionnels,  concernent le sentiment de solitude qui se détériore chaque jour un peu plus, depuis ces dernières semaines du confinement.

Besoin de socialisation

Si pour les bébés ou les petits, la situation est plus ou moins gérable, il n’en est pas de même pour les jeunes enfants de 3 ou 4 ans, qui désirent jouer avec d’autres enfants comme eux.  C’est encore plus vrai pour les adolescents, qui manifestent le besoin de retrouver leurs amis(e). Les enfants ne sont pas habitués  à rester enfermer à la maison pendant 3 mois, sans pourvoir sortir, courir, jouer.  Pour les enfants, ce manque de contacts avec leurs amis pèse lourd sur l’aspect psychologique, et peut avoir des conséquences. Des spécialistes en la matière n’ont de cesse d’attirer l’attention sur les impacts psychologiques de ce confinement qui perdure, et qui est source pour les enfants de confusion, d’anxiété, d’agitation, d’apathie, de retrait affectif , de colère, de stress, baisse d’humeur, irritabilité et insomnies des d’effets et tant d’autres constatés par les parents lors de cette période d’isolement.

Pour détendre l’atmosphère, pour rendre l’ambiance plus gaie à la maison, les parents doivent être plus proche des enfants.

Pendant ces moments difficiles l’enfant doit se sentir aimé, considéré, entouré, une approche qui va permettre de le  maintenir en bonne santé psychique et physique.

Les parents doivent être très attentifs et  à l’écoute des enfants, pour leur permettre  d’exprimer leurs émotions par la conversation, l’écriture, le dessin, le jeu. La plupart des enfants veulent parler des choses qui les rendent anxieux ou stressés. Alors, laissez-les faire et surtout donnez leur du temps.

Nous espérons que ce confinement prendra bientôt fin, ce qui va nous permettre a tous de prendre des bols d’oxygène dont nos corps ont besoin.

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