Aid Al Adha
Compte tenu des conditions sociales difficiles vécues par la plupart des familles marocaines, celles-ci se sont réjouies de la décision royale sage et courageuse d’annuler le rituel du sacrifice cette année, afin d’atténuer la gêne et les dommages qui auraient été causés aux pauvres comme aux classes moyennes, souligne le président du groupe parlementaire du PPS, Rachid Hamouni .
Dans une question écrite au ministre de l’agriculture, de la pêche, du développement rural et des eaux et forêts, le président rappelle que cette décision intervient donc dans un contexte, marqué par la succession de plusieurs années de sécheresse, qui a affecté négativement le cheptel national.
Suite donc à la décision royale, bien accueillie par l’ensemble de la population, le gouvernement est appelé à jouer pleinement son rôle et tenir compte du fait les « Chennakas » (spéculateurs) et les grands importateurs, qui ont bénéficié du soutien de l’Etat sans aucun impact positif sur le citoyen, ont une grande responsabilité dans les hausses exorbitantes des prix des sacrifices, lors du dernier Aïd al-Adha en 2024 et des années précédentes, explique le député.
Dans ces conditions, le gouvernement ne doit pas perdre de vue qu’outre les « Chennakas », ce sont surtout les petits et moyens éleveurs, qui sont les grands perdants de l’annulation du sacrifice.
Déjà très éprouvés par la sécheresse et la flambée des coûts des aliments de bétail, les éleveurs et en particulier les plus petits et moyens d’entre eux, risquent en effet de tout perdre, eux qui ne comptaient, à l’instar d’autres, que sur cette occasion pour rentabiliser une année difficile d’investissement et de labeur.
De nombreux petits et moyens éleveurs ne dépendent en fait que du produit de la vente de leurs animaux à l’occasion de l’Aid Al Adha pour couvrir les coûts de production et les frais de la vie quotidienne.
Si le principal et noble objectif de la décision royale visionnaire et pertinente est de réduire les répercussions des défis économiques et climatiques sur les citoyens en général, il est du devoir du gouvernement d’adopter des mesures efficaces au profit des petits et moyens éleveurs, dont la principale source de revenus est l’élevage et la vente de bétail pour répondre aux besoins de base, souligne Hamouni.
Les petits et moyens éleveurs sont en effet confrontés au risque de faillite. D’où l’urgence d’une intervention rapide et efficace de l’Etat par le biais de programmes de soutien direct, tels que l’acquisition de leurs bêtes, ou l’octroi d’un soutien financier qui leur permet de surmonter cette étape critique.
Il est clair que l’absence de mesures claires pour compenser les pertes de ces éleveurs va exacerber la crise sociale et économique dans les régions rurales et conduire à un exode rural de plus en plus massif vers les zones urbaines.
Il est donc du devoir du gouvernement, estime le député, de mettre en œuvre une approche intégrée et équilibrée, dont l’objectif de protéger et de soutenir les petits et moyens éleveurs, confrontés à des conditions climatiques, économiques et sociales difficiles.
M’Barek TAFSI