Profitant des opportunités économiques

60 ans de relations diplomatiques entre le Chili et le Maroc

Aujourd’hui, le Chili et le Maroc commémorent  60 ans de relations diplomatiques. Il existe un accord politique tant au sein des ministères des Affaires étrangères de Rabat qu’à Santiago ou chacun est perçu comme un partenaire fiable et stable de l’autre côté de l’Atlantique. De même, ces dernières années, les deux pays ont construit un agenda bilatéral destiné à promouvoir des questions d’intérêt économique et commercial qui peuvent générer une augmentation des échanges commerciaux -actuellement estimé à 26 millions de dollars américains-  à travers des initiatives qui permettent de diversifier la croissance économique durable, selon les caractéristiques, avantages et similitudes que présentent les deux pays.

D’autre part, Il y a un plusieurs initiatives économiques très importantes qui permettent d’approfondir la relation bilatérale, parmi lesquelles cinq variables pourraient être mises en évidence: Signature d’un Accord de Libre-Echange (ALE), développement d’initiatives conjointes dans les énergies renouvelables, la coopération portuaire, l’agriculture et le tourisme. Il convient également de mentionner l’aquaculture et la promotion des investissements.

Le premier de ces domaines  est prioritaire pour le Chili afin d’accroître ses échanges avec le Maroc à travers la signature d’un Accord de Libre-Echange. Depuis la fin des années 70, le Chili a décidé que sa politique commerciale serait une politique d’ouverture mondiale, réduisant au maximum le protectionnisme et autres barrières non tarifaires, favorisant le libre-échange. De cette façon, le Chili est devenu le pays avec le plus grand nombre d’ALE signés au monde, avec plus de 60 pays, dont la Chine, les États-Unis, l’Union européenne et l’Inde. En d’autres termes, les produits chiliens sont importés par les plus grandes économies du monde à des prix préférentiels pour leurs consommateurs. Avec le Maroc, nous espérons que cela sera accompli dans les plus brefs délais, positionnant Rabat comme un partenaire commercial stratégique en Afrique.

Cependant, depuis 2015, le commerce bilatéral a considérablement augmenté, doublé presque à ce jour. Le Chili estime que, pour utiliser le potentiel de croissance de notre commerce, il est nécessaire d’avancer dans la signature d’un ALE. Le Chili estime que le Maroc représente non seulement un marché important de plus de 36 millions de personnes, mais aussi la porte d’entrée de nos produits vers le continent africain,  la preuve de ceci, le Chili a choisi d’installer son seul bureau commercial -ProChile- en Afrique au Maroc. Ainsi, les deux pays ont signé un Mémorandum d’Accord sur le commerce et les investissements le 10 octobre 2018 à Rabat, qui vise à réaffirmer la volonté d’avancer dans l’approfondissement des relations économiques et commerciales, sur la base de la constitution d’une commission mixte sur le commerce et Investissements. Aussi, la Commission mixte sur le commerce et les investissements a tenu sa première réunion à Rabat, le 27 mai 2019 avec la participation du Secrétaire d’Etat Chargée  du Commerce Extérieur, Madame Rakiya Eddarham, et du Vice-Ministre des Relations Economiques Internationales du Chili, Monsieur Rodrigo Yañez.

A cet égard, il est dans l’intérêt du Chili de travailler ensemble pour développer la coopération au niveau portuaire. Le Maroc et le Chili sont des pays maritimes par histoire et par nature, leurs côtes étant des points stratégiques pour le flux maritime des marchandises. Des expériences et des enseignements positifs peuvent être récupérés dans la gestion des mégaports de Valparaíso-San Antonio au Chili et de Tanger au Maroc. Ce dernier étant vu avec intérêt par le Chili, puisqu’il constitue la porte d’entrée pour les produits du Chili et d’autres pays d’Amérique latine en Afrique du Nord. Une connaissance approfondie des deux ports et de leurs réglementations douanières permettra d’augmenter les contacts physiques entre deux pays éloignés géographiquement, mais avec un avenir plein de collaboration.

Le développement de l’énergie verte est peut-être le domaine avec le plus grand potentiel dans la relation bilatérale. Le Chili et le Maroc sont des pays leaders dans la production d’énergie alternative, notamment le solaire thermique. Le Chili, pays de près de 20 millions d’habitants à la géographie très extrême avec le désert au nord et les grandes forêts au sud, est capable de produire 70 fois plus d’électricité qu’il n’en faut aujourd’hui. Au cours des six dernières années, la part de l’énergie solaire et éolienne a décuplé dans la matrice énergétique du pays et il est prévu que les énergies renouvelables atteignent 70% avant 2030. En fait, cette année, le complexe énergétique a été inauguré Cerro Dominador solar , qui a une capacité de générer 210 mégawatts par an évitant l’émission de 630 000 tonnes de CO2.

Pour sa part, le Maroc deviendra le leader mondial de la production d’énergie solaire à travers le complexe de Ouarzazate, un projet qui fournira non seulement de l’énergie à l’ensemble du pays, mais aussi à l’Europe. Selon ce qui précède, les deux pays devraient promouvoir la coopération dans le domaine énergétique, que ce soit dans l’énergie solaire ainsi que dans l’hydrogène vert (HV), une instance qui est en cours d’analyse par les institutions publiques des deux pays. C’est ainsi que le Chili et le Maroc, ensemble, pourront se positionner comme exportateurs d’énergie solaire et HT -les conditions naturelles du Chili permettent de produire le H2V le moins cher au monde- en se complétant dans ces types d’énergie qui sont déjà un réel alternative aux combustibles fossiles. De même, ce qui précède permettra de respecter les engagements internationaux signés par Rabat et Santiago en matière d’environnement. Rappelons que les deux pays ont été les lieux des Conférences COP (22 au Maroc et 25 au Chili).

L’agriculture et le tourisme sont d’autres domaines économiques qui ont un potentiel à développer. Le Chili est une puissance exportatrice de produits agroalimentaires, principalement de fruits et de viandes, comme le Maroc. Dans le contexte actuel de réchauffement climatique, qui a généré des déséquilibres climatiques -dans le cas des sécheresses au Chili- on voit avec intérêt se développer des initiatives qui permettent de gérer plus efficacement les ressources en eau, évoluant vers une gestion durable de l’eau à des fins agricoles. Par exemple, nous connaissons l’expérience réussie du Maroc dans le domaine de la résilience agricole, telle que la conservation et la gestion des eaux souterraines, et la durabilité des zones côtières. De son côté, le Maroc peut s’enrichir de l’expérience chilienne en matière d’aquaculture et de pêche maritime.  Aucun pays au monde n’est à l’abri des conséquences du changement climatique, il est donc nécessaire d’unir nos forces pour prendre en charge cette nouvelle réalité, en promouvant la capacité d’innovation dans un domaine vital, comme l’agriculture.

Enfin, le tourisme est un autre domaine pertinent dans lequel les deux pays peuvent se compléter. Avant la pandémie, le Chili recevait 5 millions de touristes par an, tandis que le Maroc faisait plus que doubler, 13 millions. Nous suivons de près comment le Maroc s’est imposé comme une destination touristique attractive, notamment pour l’Europe. C’est ainsi que nous considérons qu’il faut tirer parti de l’accord signé en 2018 qui comprend la coopération technique, la promotion, les investissements, la participation aux foires internationales, les rencontres bilatérales du tourisme, le tourisme durable.

Ambassade du Chili au Maroc. 01-10-2021

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