On a beau «tolérer» non sans amertume et consternation, ce que les urnes du scrutin accouchent, durant toute une nuit d’attente de l’arrivage des procès-verbaux, il en ressort que les naissances ne sont nullement naturelles, à l’annonce officielle des résultats.
Des césariennes s’exécutent en cours d’accouchement pour nommer tel ou tel nouveau-né. Selon des informations concordantes, une trentaine de cas ont subi cette opération chirurgicale, de dernière minute, en aval, en faveur de la «progéniture» du Makhzen. D’autres interventions se sont produites en amant, pendant la campagne électorale où l’argent coulait à flot et l’autorité courait à grandes enjambées pour assurer cette «filiation» contre nature.
Inutile de rappeler que toute cette gymnastique clinique s’ingénie à procréer une créature partisane surnature et la placer, contre gré, au zénith du champ politique national. Tout le monde en parle, tout le monde s’y oppose ! Mais, on continue, de jour en jour, à paître son harpail, en dépit des huées effrénées des indignés. La harde grandit parmi ses compères, sans jamais pouvoir se plaire ni plaire dans le contexte historico-national de la vie politique, malgré cette escalade ahurissante dans la hiérarchie du processus électoral. Il ne suffit pas d’être poussé par derrière pour affirmer ne pas être repoussé par son entourage !
Une formation éthérée et vaporeuse de cet acabit, sans essence ni légitimité, ne saurait évoluer davantage dans une société, de plus en plus transformatrice. Certes, elle s’impose présentement par l’armature criarde du Makhzen et la profusion criante de l’argent du trafic et de la contrebande, en direction des souches miséreuses et illettrées. Cependant, le Maroc qui avance à grands pas vers la transition démocratique, à travers ses institutions fortes et saines, n’admettrait jamais une telle gésine hybride dans sa confection partisane.
Dans ce sillage, il y a lieu de croire également que le recours à cet enfantement mâtiné, gracieusement choyé,n’est qu’un canular éphémère, dicté par la conjoncture actuelle. Comme ce fut l’exemple des enfantements préfabriqués qui étaient parachutés auparavant pour occuper les devants de la scène politique, mais, au fil du temps, ils rentraient progressivement dans l’ordre, cas de l’UC du début des années 80. Seulement, le cas d’aujourd’hui qui, apparemment censé jouer le même rôle de contrepoids et de régulation, semble enfoncer le clou trop profond, au point de briguer la prépotence totale et absolue, par le biais de sa position privilégiée dans les rouages du Makhzen et son emprise phénoménale dans l’univers de l’oligarchie.
La démocratie marocaine qui fraie son bonhomme de chemin depuis des lustres, serait, sans nul doute, fragilisée voire assassinée dans le fœtus, par une telle autocratie parasitaire, si les démocrates de la Nation n’intervenaient pas pour de bon, afin de préserver le processus démocratique qui fait de nous tous un pays d’exception !