Les métiers mondiaux du Maroc
Les métiers mondiaux du Maroc (MMM) clôturent l’année 2022 sous le signe du succès, en dépit d’une inflation faisant désormais partie du nouvel ordre économique mondial, des ruptures géo-économiques et de l’enjeu de la transition énergétique.
A scruter de près les résultats à l’export, la performance des expéditions des MMM n’est plus à prouver. D’ailleurs le dernier bulletin de l’Office des changes confirme ce constat.
Au titre des dix premiers mois de cette année, les exportations du secteur automobile se sont élevées à 89,18 milliards de dirhams (MMDH), en accroissement de 36,7% par rapport à fin octobre 2021. Ces exportations atteignent ainsi leur niveau le plus élevé durant la même période au cours des cinq dernières années.
En parallèle, les exportations du secteur agricole et agroalimentaire se sont établies à plus de 66,95 MMDH à fin octobre 2022, en augmentation de 19,9% par rapport à la même période de 2021.
Quant aux exportations du textile et cuir, elles se sont accrues de 24,4% (+7,35 MMDH) au titre des dix premiers mois de l’année, en raison de la hausse des ventes des vêtements confectionnés (+26,2%), des articles de bonneterie (+16,6%) et des chaussures (+31,5%).
Commentant ces résultats, l’économiste et spécialiste des politiques publiques, Abdelghani Youmni, a indiqué, dans une déclaration à la MAP, que le diagnostic des six métiers du Maroc, automobile, aéronautique, agro-alimentaire, textile-cuir, électronique et offshoring montre des dynamiques différentes et des outputs fortement corrélés aux niveaux des investissements, de la qualité des joints ventures, des écosystèmes et du positionnement face à la concurrence.
M. Youmni a, dans ce sens, relevé que l’industrialisation du Maroc est « un moment majeur dans l’histoire économique et géographique du Royaume », dans sa stratégie de régionalisation avancée et du volontarisme de mieux répartir l’émergence économique, l’emploi, la formation professionnelle et la valeur ajoutée.
A l’évidence, l’analyse des chiffres permet de confirmer les fortes externalités positives du Plan émergence et puis du Plan d’accélération Industrielle (2014-2025), a soulevé l’expert, faisant observer que le niveau des exportations des métiers mondiaux est passé de 46,8 MMDH en 2013 à 90,6 MMDH en 2021, soit une augmentation de 93,5% en seulement 9 ans.
Et de préciser qu’aujourd’hui et sur l’intervalle 2020-2022, les exportations de l’industrie automobile ont augmenté de 24,4%, les produits agricoles et alimentaires de 24%, l’industrie aéronautique de 61,5% et les exportations du textile et du cuir ont évolué de 32,6%.
Évoquant les différentes perturbations que subissent les chaînes d’approvisionnement, ainsi que les scénarios d’impact sur les MMM, l’économiste a dit que « nous sommes à l’aube d’une nouvelle mondialisation qui sera morcelée en deux pôles occidentale et asiatique, décarbonée et recentrée sur l’arbitrage par le voisinage et sur l’arbitrage avec le coût de l’empreinte carbone dans le commerce international. Ce ne sera pas seulement une transition climatique mais aussi une révolution des paradigmes qui donnera naissance à une nouvelle économie ».
Interrogé sur les perspectives des MMM pour ce nouvel an, M. Youmni a estimé que « rien ne devrait pénaliser l’émergence économique et son attractivité et ce malgré l’inflation qui fera partie du nouvel ordre mondial économique des ruptures géo-économiques et de la transition énergétique et du digital ».
Et de soutenir que « le Maroc fait désormais partie du club de cette nouvelle disruption, leader dans la région MENA, locomotive de l’Afrique et unique pont entre l’Europe et l’Afrique ».
Profitant d’un positionnement géostratégique idéal et d’une confiance croissante des investisseurs étrangers au Royaume, les MMM s’érigent de plus en plus en grands pourvoyeurs d’emplois avec des atouts énormes en matière de consolidation des capacités d’exportation.