La nouvelle vision de Hassad

Le ministre de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Mohamed Hassad, s’apprête à lancer une nouvelle vision de l’enseignement supérieur.

Pour ce faire, le ministre a annoncé que des rencontres seront initiées prochainement avec les présidents des universités en vue de mettre en place un cadre de réflexion afin de promouvoir l’enseignement supérieur. «Une réflexion est entamée pour initier incessamment des rencontres avec les universités, les enseignants, les syndicats de l’enseignement supérieur et les différents partenaires pour examiner et élaborer les stratégies qui permettent à l’université marocaine de former des étudiants qui répondent aux besoins du marché du travail et de l’économie nationale», a déclaré le ministre de tutelle.

Cette nouvelle vision, qui sera élaborée «vers la fin de cette année ou le début de l’année prochaine fera une rupture totale» avec le système d’enseignement supérieur actuel en termes de cursus universitaires et de types de formations, a-t-il tenu à préciser.

Le ministre a aussi fait savoir que les nouvelles formations seront «en parfaite adéquation» avec le marché du travail et les lauréats seront «plus qualifiés et mieux préparés» au monde du travail. Et d’ajouter que la réforme des cursus de l’enseignement universitaire est désormais une «priorité», tout en mettant l’accent sur l’importance de la recherche scientifique et technique au Maroc pour le développement de la société.

Le ministre a aussi mis en exergue l’engouement des jeunes pour la formation professionnelle, notant que ce secteur facilite leur intégration dans la vie active et favorise la création d’opportunités d’emploi dans les divers secteurs économiques.

 

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La gouvernance en question

La Commission nationale de coordination de l’Enseignement supérieur (CNCES) est une instance de régulation créée par la loi 01-00 portant organisation de l’Enseignement Supérieur (Article 81).

Cette instance est chargée notamment de formuler un avis sur la création des universités et/ou de tout autre établissement d’enseignement supérieur public ou privé; sur les demandes d’accréditation des filières; déterminer les critères et les mécanismes de validation réciproque des programmes d’études et de leur accréditation; coordonner les critères d’admission et d’inscription des étudiants dans les différents cycles, ainsi que les normes de l’évaluation continue, des examens, de soutenance et d’acceptation des recherches scientifiques; créer et mettre en place des réseaux informatiques utiles à ces fins; promouvoir la recherche scientifique et l’encouragement de l’excellence ; proposer les régimes des études et des examens et dynamiser la solidarité et l’entraide financière. Cette commission compte 20 membres répartis en 6 membres de droit et 14 membres désignés. Les membres de droit sont l’autorité gouvernementale chargée de l’enseignement supérieur ou son représentant, président; l’autorité gouvernementale chargée de la formation des cadres ou son représentant; l’autorité gouvernementale chargée de la recherche scientifique ou son représentant; l’autorité gouvernementale chargée de l’enseignement secondaire ou son représentant; l’autorité gouvernementale chargée des habous et des affaires islamiques ou son représentant et le secrétaire perpétuel de l’Académie Hassan Il des sciences et techniques ou son représentant. Les membres désignés sont: 05 présidents d’universités; 02 directeurs d’établissements d’enseignement supérieur ne relevant pas des universités; 02 directeurs d’établissements d’enseignement supérieur privé; 02 directeurs d’établissements de recherche, l’un public, l’autre privé ; 01 représentant du syndicat national le plus représentatif des enseignants chercheurs de l’enseignement supérieur et 02 personnalités des secteurs économiques et sociaux. Ces membres désignés le sont pour une période de 3 années renouvelables une fois.

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Vision stratégique du CSEFRS

Une redéfinition des missions en fonction des métiers

La vision stratégique du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) préconise une redéfinition des rôles et des missions en relation avec les métiers de l’éducation et de la formation et ambitionne de rendre la formation de base obligatoire et professionnalisée en fonction des spécificités de chaque métier.

Cette même vision a pour objectif l’instauration d’une formation continue durant toute la vie professionnelle des acteurs du secteur éducatif. A ce propos, la vision stratégique, qui a adopté une approche globale impliquant l’ensemble des instances qui s’activent dans les secteurs de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, préconise aussi une redéfinition des rôles et des missions en relation avec les métiers de l’éducation et de la formation, selon le CSEFRS. Cette vision ambitionne également la mise en place d’un système de formation et de qualification durant toute la phase professionnelle garantissant un rendement plus adapté et continu, l’adoption d’une bonne gouvernance en matière de gestion du parcours professionnel des instances œuvrant dans le domaine de l’éducation et de la formation et l’instauration d’un nouveau système de motivation.
La vision stratégique propose aussi l’adoption de critères bien définis favorisant l’accès à chaque métier d’éducation et de formation, à savoir la vocation, la disponibilité psychologique, la formation et les diplômes requis, les compétences requises pour l’exercice du métier ainsi que le passage par un concours et une période de stage avant titularisation. Concernant la formation de base, la vision stratégique du CSEFRS dissocie trois types de formation, à savoir une formation de base en faveur des cadres éducatifs et administratifs dispensée par les centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation, une formation qualifiante pour les enseignants-chercheurs durant la phase de préparation du doctorat et une formation pédagogique professionnalisante en faveur des cadres de la formation professionnelle dispensée dans des centres spécialisés en coordination avec les entreprises. De même, le Conseil préconise également la mise en place d’une stratégie nationale de formation continue, en tant que droit et devoir, qui doit être organisée hors des périodes de travail, tout en mettant à profit l’expérience pédagogique et professionnelle du personnel actuellement à la retraite.

B. Amenzou

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