Le groupe Archah avait vu le jour dans les années 80. Une époque où les groupes «Nass El Ghiwane» et les frères «Megri» connaissaient leur âge d’or. Connu par son style originel, le groupe a enrichi le répertoire musical marocain avec une trentaine d’albums aux rythmes variés.
Par ailleurs, le comité national de la musique a octroyé, lors du festival international des arts et de la culture «Eté des Oudayas», le trophée de la « Fibule d’or » pour ses efforts en matière de promotion de la musique amazighe et sa contribution à l’enrichissement du répertoire musical marocain.
Al Bayane : Commençons par un mot sur votre groupe.
Agourram Mohamed Salout : On a pris part à plusieurs festivals artistiques notamment à Mawazine et les soirées organisées au Théâtre National Mohammed V dans les années 70, 80 et 90 avant l’avènement des festivals. Ainsi, Archach est un groupe fondé dans les années 80. On a joué pour la première fois à Nador. Son style musical aux rythmes «ghiwani» est mêlé aux rythmes d’Ahwach de Souss. Nous chantons une chanson engagée. Le groupe compte à son actif 186 titres, soit 36 albums variés au niveau des thématiques traitant de sujets sociaux et politiques.
Pensez-vous que l’artiste peut vivre de son art?
Pour ce faire, il faut renforcer les efforts et travailler pour assurer sa vie. L’artiste amazigh est un peu «marginalisé» : dans les festivals, nous nous trouvons au nombre de un ou deux artistes se produisant sur scène. Quant à moi, je faisais de la réalisation dans les domaines de la télévision et du cinéma pour mieux garantir ma vie. Or, nous saluons les gens qui œuvrent pour le rayonnement et la promotion de la chanson et l’artiste amazighs.
Quels sont les défis auxquels fait face la chanson amazighe?
Le problème du piratage persiste toujours. Mais il y a des nouvelles issues pour s’en échapper, comme les festivals, renouveler son style et suivre la nouvelle vague technologique, notamment Internet qui constitue un véritable marché et un moyen de diffusion de la musique.
Avez-vous renouvelé votre style?
On a essayé lors de la dernière édition du festival Timitar en créant un concept Archach fusion. On avait intégré de nouveaux instruments comme la guitare et le Ribab. Pour les prochains projets artistiques, il y aura de la nouveauté musicale au niveau du style.
Mohamed Nait Youssef