«Nous avons obtenu ce qui était notre objectif prioritaire, c’est-à-dire la libération de nos compatriotes, sans remettre en discussion notre solidarité avec les institutions afghanes ou avec la coalition internationale», a-t-il déclaré dans un communiqué, en se félicitant de la «conclusion positive» de cette affaire.
«C’est le résultat d’une intense activité diplomatique conduite de manière professionnelle et avec discrétion», a-t-il ajouté.
Le ministre a indiqué dans l’après-midi, au cours d’une conférence de presse, que les trois hommes – Matteo Dell’Aria, Marco Garatti et Matteo Pagani – quitteraient l’Afghanistan «dans les prochaines heures» à bord d’un avion envoyé par le gouvernement italien.
Les trois humanitaires avaient été interpellés il y a huit jours en même temps que six Afghans travaillant pour Emergency après la découverte de vestes explosives, de bombes artisanales et d’autres armes dans l’hôpital où ils travaillaient, ouvert en 2003.
Ils «étaient en train de planifier des attentats à Lashkar Gah et leur première cible, c’était moi», avait affirmé le gouverneur de cette province méridionale en proie à des troubles, Gulab Mangal.
A Kaboul, les services de renseignement afghans ont déclaré que l’enquête avait démontré que les trois Italiens n’étaient «pas coupables» des faits qui leur étaient reprochés.
«Nous sommes très contents d’être libérés, de rentrer à la maison, que nos noms et celui d’Emergency aient été totalement blanchis. Nous comprendrons probablement dans les prochains jours ce qui s’est réellement passé», a déclaré Marco Garatti.
«Il est possible que les armes aient été introduites dans l’hôpital sans qu’on s’en aperçoive. Nous ne sommes pas là 24 heures sur 24», a estimé l’ex-otage, qui s’exprimait devant des journalistes à l’ambassade d’Italie dans la capitale afghane.
«Emergency n’est pas impliquée dans cet épisode. Mille personnes travaillent pour l’association en Afghanistan et j’aimerais savoir qui est responsable de ce complot», a-t-il dit.
Selon les services afghans, cinq des six de leurs collègues afghans arrêtés en même temps que les Italiens ont également été relâchés.
De nombreux hommes politiques italiens, de droite et de gauche, se sont félicités de la libération des trois travailleurs humanitaires, en faveur desquels le chef du gouvernement Silvio Berlusconi lui-même était intervenu auprès du président afghan Hamid Karzaï.
Samedi, des milliers de personnes avaient manifesté dans le centre de Rome pour réclamer leur libération.
Les familles des trois hommes ont assuré, chacune de leur côté, que ceux-ci allaient bien.
«Nous sommes très, très heureux après huit jours d’angoisse. Nous n’avions par ailleurs aucun doute sur le fait qu’à la fin tout se serait terminé pour le mieux car nous avons toujours su qu’ils étaient innocents», a déclaré Cecilia Strada, présidente d’Emergency et fille du fondateur de cet ONG, Gino Strada.
Emergency, créée en 1994 à Milan, est présente depuis 1999 en Afghanistan.