La célébration, ce vendredi, du nouvel an amazigh 2967, qui coïncide avec le 13 janvier de chaque année, se veut une occasion de mettre en avant l’ancrage historique de la société marocaine et sa diversité culturelle reflétant ainsi l’attachement viscéral du Marocain à sa terre depuis les temps les plus reculés.
Bien que l’appellation (« Idh Yennayer », « Ikhef Yen Ousgass » ou encore « Hagouza ») et les festivités diffèrent d’une région à une autre, pour exprimer le nouvel an amazigh, les Marocains s’accordent sur l’importance de la célébration de cette journée en vue de sauvegarder le patrimoine culturel amazigh et le transmettre aux générations futures.
Pour les anthropologues, les sources historiques de « Yennayer » sont multiples et revêtent plusieurs dimensions symboliques. Certains historiens le font remonter à l’accession du Roi amazigh Chichong au trône pharaonique après sa victoire contre Ramsès III en 950 avant J-C, mais pour d’autres, il correspond au « calendrier agricole » qui marque l’attachement des amazighs à leur terre.
La célébration du nouvel an amazigh symbolise le premier jour du calendrier agraire et prend, cependant, toute sa dimension dans la relation qui l’unit au travail de la terre, le cycle des saisons, célébrés par des rites et coutumes qui témoignent d’une communion étroite entre les éléments naturels qui garantissent la vie de l’Homme sur terre, a indiqué M. El Mahfoud Asmahri, chercheur au centre des études historiques et environnementales relevant de l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), dans une déclaration à Map-Amazigh.
Il a également souligné le caractère festif de la célébration de « Yennayer » en ce qu’il recèle des coutumes, pratiques et rituels culinaires qui diffèrent d’une région à une autre. « Comme le veut la tradition, un dîner collectif à base de sept types de céréales, dans une ambiance de fête, avec le souhait que la nouvelle année agricole portera espoir et richesse », a ajouté M. Asmahri.
En vue de souligner l’importance de cette célébration, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, les sciences et la culture (UNESCO) a classé le nouvel an amazigh comme patrimoine immatériel universel, en tant que tradition ancestrale, aux côtés de l’alphabet tifinagh et du couscous.
Par ailleurs, à l’occasion de ce nouvel an, le mouvement amazigh et des acteurs œuvrant dans le domaine culturel réitèrent leur demande de décréter « yennayer » jour férié et Fête nationale, qui marque la mémoire commune du peuple marocain et sa relation à l’agriculture, considérée comme une source de vie.
Cette revendication reflète aussi la place conférée à la culture amazighe dans la Constitution de 2011 comme elle va de pair avec l’essence même de l’officialisation de l’Amazighe en vue de promouvoir la culture amazighe.
Mohamed El Ghazi (MAP)