Donald Trump « détricote » la politique climatique des Etats-Unis

Attendons pour voir…

 Nabil EL BOUSAADI

En faisant fi de la multiplication des catastrophes climatiques même quand elles ont touché le territoire des Etats-Unis comme le firent les feux de forêt dévastateurs de Los Angeles et du fait que l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée, le président Donald Trump, en climatosceptique notoire, a signé, en grandes pompes, quelques heures à peine après son investiture, un décret faisant « sortir » les Etats-Unis de l’Accord de Paris, conclu, en 2015, sous l’égide des Nations unies, aux termes duquel la quasi-totalité des Etats de la planète avaient convenu de maintenir le réchauffement climatique en deçà de 2° C et de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre.

Par ce décret qui met, immédiatement, les Etats-Unis en retrait par rapport à l’effort mondial qui vise à endiguer le réchauffement climatique, Donald Trump a donné le coup d’envoi de son programme agressif de « détricotage » de la politique climatique des Etats-Unis.

Ainsi, en s’opposant ouvertement aux fondements scientifiques du changement climatique, le nouveau locataire de la Maison Blanche a annulé, d’un simple trait de plume, la promesse faite par son prédécesseur de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 66%, en l’espace de 10 ans, ainsi que l’engagement des Etats-Unis de soutenir financièrement les pays pauvres, victimes de vagues de chaleur, d’inondations ou encore de la montée des eaux.

Avant de lancer à l’adresse des milliers de personnes qui assistaient à cette cérémonie, dans un stade de Washington, « Je me retire immédiatement de l’Accord de Paris sur le climat, une escroquerie injuste et unilatérale » et d’ajouter que « les États-Unis ne saboteront pas leurs propres industries pendant que la Chine pollue en toute impunité », le président Donald Trump a ordonné aux agences fédérales de rejeter les engagements financiers internationaux pris en matière de climat par l’administration précédente et de mettre fin aux aides allouées au titre de l’achat de véhicules électriques.

Soucieux, par ailleurs, de permettre aux Etats-Unis, de redevenir « une Nation riche » grâce, notamment, à « l’or (noir) » que renferme son sous-sol, Donald Trump a décrété un état d’« urgence énergétique » visant à doper la production de pétrole et de gaz même si Washington est déjà le premier producteur mondial et appliqué un « moratoire » sur le développement des parcs éoliens initié par Joe Biden pour démanteler la loi dite « IRA » qui avait permis de grands investissements dans les énergies « propres ».

Il n’en fallait pas plus pour que Gina McCarthy, la conseillère de Joe Biden sur le climat, qui préside, également la coalition sur le climat « America Is All In », lancée dans le sillage du retrait de Trump de l’Accord de Paris en 2017, déclare qu’en « quittant l’Accord de Paris » l’administration de Donald Trump « a abdiqué sa responsabilité de protéger le peuple américain et (sa) sécurité nationale ».

La conseillère de l’ancien président américain a tenu, quand même, à rassurer ses compatriotes en affirmant que les « Etats », les « villes, les « entreprises » et les « institutions » américaines sont « prêts à reprendre le flambeau du leadership climatique américain et à faire tout ce qu’ils peuvent  malgré la complaisance du gouvernement fédéral » pour poursuivre le passage à une économie fondée sur les énergies propres ».

Il est, certes, incontestable que, d’un côté, ce retrait pourrait donner une longueur d’avance à la Chine et à d’autres concurrents dans la course à la domination de l’industrie des énergies propres et que, de l’autre, en l’absence des Etats-Unis, il sera plus difficile de contenir les conséquences dangereuses du changement climatique mais attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

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