Cisjordanie occupée

«Luisa Morgantini est une icône de la justice… J’exhorte les autorités israéliennes à la libérer immédiatement, ainsi que les personnes qui l’accompagnent. Israël n’a aucun droit de se trouver en Cisjordanie ou dans toute autre partie du territoire palestinien occupé – et encore moins d’arrêter des défenseurs des droits de l’homme ! Assez !!!».

C’est en ces termes que Francesca Albanese, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens, a réagi à l’annonce de l’arrestation, ce 30 Janvier 2025, de l’ancienne vice-présidente du Parlement européen, à Masafer Yatta, une localité palestinienne, en Cisjordanie occupée qui est régulièrement la cible d’attaques de colons et de l’armée d’occupation.

Agée de 84 ans, l’infatigable militante de la « Refondation Communiste » italienne, Luisa Morgantini, qui fut députée européenne de 1999 à 2009, et qui avait présidé la délégation européenne pour les relations avec le Conseil législatif palestinien et siégé dans plusieurs commissions du Parlement européen, a consacré sa vie à la défense des droits humains et à la promotion d’une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens.

Nominée, en 2005, pour le prix Nobel de la Paix dans le cadre du projet « 1000 femmes pour la Paix », l’intéressée s’est vue décerner le prix Peacemaker de la « Rebuilding Alliance » pour son inlassable combat en faveur des droits humains et de la reconstruction dans les zones de conflit.

Aussi, l’arrestation, ce jeudi, par l’armée d’occupation israélienne de cette ancienne syndicaliste de la Fédération des travailleurs de la métallurgie italienne qui a mis sur pieds de nombreux projets de solidarité en Amérique du Sud et en Afrique, au moment où elle était accompagnée d’une délégation comprenant le journaliste italien du quotidien «Il Sole 24 Ore», ainsi que trois autres militants – à savoir, un palestinien appartenant au mouvement « Youth of Sumud, un néerlandais et un israélien – venus pour s’entretenir avec la population civile palestinienne de Cisjordanie, régulièrement prise pour cible par des colons israéliens armés, a suscité de nombreuses réactions, tant dans les milieux diplomatiques que parmi les défenseurs des droits humains.

Accusés d’être entrés dans une zone militaire israélienne sans autorisation, les intéressés ont été conduits dans une caserne située au cœur de la colonie de Kiryat Arba d’où ils ne sont sortis qu’en fin de journée.

L’Association « AssoPace Palestine », à laquelle appartient Luisa Morgantini, déplore que ces arrestations qui ont été effectuées par une armée d’occupation qui a fait de la région de Masafer Yatta, une zone d’entraînement militaire pour en expulser les Palestiniens et favoriser sa colonisation, sont une parfaite illustration de «la répression féroce de la dissidence et (des) pratiques d’intimidation (de l’armée d’occupation), dans un contexte de répression continue et de violation des droits fondamentaux des Palestiniens» par le biais des multiples incendies qui affectent leurs maisons et des incessantes agressions dont sont victimes des bergers qui font paître tranquillement leurs troupeaux.

Si l’on ajoute à cela le fait qu’en Octobre dernier, les colons israéliens en étaient arrivés jusqu’à kidnapper un jeune adolescent de la région, c’est que la répression à l’encontre des palestiniens par cet Etat sioniste qui, depuis sa création, s’est placé au-dessus de toutes les lois qu’il bafoue impunément, c’est donc que la répression des palestiniens a encore de très beaux jours devant elle mais attendons pour voir…