Assainir la vie politique nationale

Saoudi El Amalki

Il est bien clair que la diplomatie marocaine se fait des ailes, depuis belle lurette, au point de se frayer des pistes diversifiées de reconnaissance à l’intégrité territoriale et de coopération à maints domaines. Elle est bien révolue l’ère des bavures où notre politique extérieure battait des ailes face à des épreuves qui nécessitaient de la doigté et de l’audace pour tirer son épingle du jeu. Il n’en demeure pas moins vrai non plus que l’économie nationale se défait du plomb sur les ailes, à hue et à dia, afin des’octroyer une place au soleil sur l’échiquier universel. Faut-il jubiler pour autant, à voir ces prouesses crever l’œil et forcer le respect en termes d’originalité et d’authenticité ?Aura-t-on l’habilité de s’esclaffer sur tous les toits pour ces performances qui emplissent de fierté et de satisfecit tout un chacun empreint de patriotisme ardent ?Cependant, une question qui intrigue et fâche, à mesure que les réalisations se profilent à l’horizon d’un pays qui compte, à présent parmi les Nations Émergentes de la planète. En fait, on ne comprendra jamais pourquoi ce génie qui fait admirer des uns et jalouser voire envier d’autres, ne profiterait pas aux larges franges démunies de la société où la disparité bat son plein, l’injustice et l’impunité fait légion. Faire prospérer la vie de ses populations devrait faire l’objet de politique publique, au lieu de continuer à faire nantir les riches aux dépens des pauvres et faire gangrener les écarts sociaux. Une Nation qui se veut résolue à l’Emergence devra aussi assainir sa vie politique en se gardant de s’ingérer dans les configurations électorales en « favorisant » les formations dites administratives et«sciant»celles du mouvement national traditionnel des années 40, 50 et 60. On déplore le fait de s’obstiner d’abêtir, balkaniser et brutaliser le paysage politique marocain en vue de «façonner»la cartographie de l’échéancier électoral.Par ces pratiques « falsificatrices », on ne fait qu’aiguillonner la désaffection, le dégoût et la non confiance dans les milieux populaires, à tel point qu’on se retrouve actuellement en face des bonnets de la mafia électoral, sans scrupule et, partant, une vie politique maculée de fausseté et d’insanité. Il est irrégulier et inadmissible de se permettre d’hypothéquer l’avenir de générations montantes dans la platitude du discours politique et la monstruosité de ses Escobar écroués dans les geôles. Le Maroc est trop « pieux » pour tomber dans les gouffres du despotisme de la politique et de ses fossoyeurs !

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