Nul parmi les artistes, vivants, de jadis d’El Kebab ne peut oublier cette figure emblématique. Il fut un tambourinaire remarquable qui possédait de grands talents. Malheureusement personne n’a pris la peine de l’immortaliser en effectuant une recherche tant autour de sa biographie qu’autour de son parcours artistique et professionnel.
Sa disparition est une immense perte pour l’art amazighe en général et le chant instrumentalisé en particulier dans la région de Fazaz. Il a emporté avec lui, à jamais, un bagage culturel incommensurable, sans parler d’un grand répertoire de chants et de vers de poésie.
Bari Ouhrimou est considéré comme un sans famille. Nos recherches, pour glaner quelques informations le concernant, se sont toujours soldées par un échec. Aucun membre de ses proches n’est retrouvé, que cela soit dans son village, El Kebab, d’où il était originaire et où il a vécu toute sa modeste vie, ni ailleurs.
Heureusement, nous sommes parvenus à avoir sa photo d’identité par hasard comme si son sort voulait qu’il rentre dans l’histoire et que son nom soit inscrit sur le registre des vétérans de la chanson amazighe, à l’instar de Mouloud Oulbachir, Jermani Belkhir, les seuls joueurs de l3oud de l’époque ou bien des chikhates, Itto Taqbdit….ou encore le célèbre violoniste Moha Ouâali Oumouzoune ainsi que les grands tambourinaires karante ou Bouzekri…avec lesquels il partageait des moments de joie immense lors des soirées conviviales qu’ils passaient souvent ensemble.
D’autres artistes des régions avoisinantes tels Khenifra, Tighsaline…se rappellent encore de lui et de sa manière extraordinaire dont il manipulait son allun (tambourin).
Le Achqir Bari Ouhrimou était aussi un poète de renommée régionale, aux côtés d’Ahmed lflous appelé communément «Passez» et de Ha hmou. Ce trio faisait groupe en tant que chanteurs et tambourinaires avec 3kka Ou Hfid qui jouait de la flûte en plus du rossignol d’Ichqirn Boukhris connu sous le pseudonyme de Khrissat.
L’artiste Bari Ouhrimou eut l’occasion de connaître le vétéran Hamou Lyazid qui fréquentait de temps en temps El Kebab pour rencontrer ses amis artistes tels, Fenane Mouloud Oulbachir, son frère Mohamed t3arji (bu tgwwalt) et Boukhris surnommé Khrissat ainsi que les tinazurine (chikhate) Mchtbba, Mahna Hala, Yzza Mehdawi, Muna, Zin 3chab et bien d’autres.
Certains Inazurn Iqborn (artistes vétérans) affirment que l’anazur Ouhrimou a participé à l’enregistrement de plusieurs succès de Mouloud Oulbachir au profit de la radio amazighe de Dar Lbrihi à Rabat.
Bari Ouhrimou, d’après les habitants d’El Kebab, fief de la tribu des Ichqirn, vivait dans la rue Moulay El Mokhtar avec sa sœur et son mari Lhaj Mohamed Ouâali, un grand commerçant du village originaire de la région de Goulmima.
Hamzaoui Abdelmalek
(Ecrit par le chercheur)