Benabdallah : « Le processus électoral est confronté à une utilisation massive et sans précédent de l’argent »

Invité de l’émission « Point à la ligne » AL OULA:

M’Barek TAFSI  

Le Secrétaire Général du Parti du Progrès et du Socialisme, Mohammed Nabil Benabdallah, qui était l’invité de l’émission « Point à la Ligne », diffusée, dimanche soir 22 août sur la chaîne de télévision AL OULA a apprécié hautement le contenu du dernier discours de SM le Roi Mohammed VI, quant à la disposition du Maroc à établir des relations équitables avec ses partenaires et la portée des élections qui constituent l’outil démocratique idoine pour mettre en place des institutions fortes et crédibles, qui jouissent de la confiance de tous.

Les institutions fortes requièrent pour leur édification de la confiance, de la crédibilité, de la qualification et de la probité des élus, a-t-il dit.

Selon lui, les élections ne sont pas un luxe. Elles ne représentent pas non plus l’occasion d’exposer au grand jour son opulence et son argent pour vendre et acheter les électeurs et candidats.

Elles ne doivent pas servir comme moyen d’ascension individuelle pour amasser davantage de richesses, mais comme occasion de servir le pays sur la base d’un programme électoral d’un parti politique, a-t-il expliqué.

C’est une étape importante dans l’édification et le renforcement des institutions du pays et l’occasion de consolider la crédibilité des institutions, a-t-il encore expliqué, ajoutant que le Maroc, qui s’apprête à mettre en place un nouveau modèle de développement, se doit de disposer d’institutions élues fortes et crédibles (communes, Parlement) et de dirigeants jouissant de la confiance des couches populaires, dirigeants qui œuvreront dans le cadre d’un gouvernement et d’un parlement forts pour servir l’intérêt général et mettre en œuvre les approches du nouveau modèle de développement.  

Il s’agit de concilier les Marocains avec la politique, a-t-il dit, expliquant par ailleurs que le PPS recommande entre autres dans son programme électoral la création d’un climat plus propice à la réussite des prochaines échéances électorales, à travers la promotion des conditions nécessaires à l’apaisement en ce qui concerne la clôture des dossiers relatifs aux évènements d’Al Hoceima et de Jerada et de journalistes.

Le nouveau positionnement international du Maroc

Abordant le positionnement du Maroc sur l’échiquier international, le SG du PPS a indiqué que le Maroc a effectivement beaucoup changé.  Le pays a réussi à s’imposer au cours des dernières années comme une force régionale et continentale, qui entretient des relations solides avec les pays africains, a-t-il dit, ajoutant que notre pays jouit dans le même temps d’une stabilité politique dans un environnement international et régional perturbé. Il a réalisé des progrès économiques indéniables avec des insuffisances qu’il importe de dépasser, comme recommandé dans le nouveau modèle de développement, a-t-il dit.

Dans le même temps, a-t-il ajouté, le Maroc a pu établir et diversifier des relations fortes avec l’Union européenne et de nombreux autres partenaires: Etats Unis, UE, Chine, Russie, monde arabe, Afrique, etc…, sans se limiter à une quelconque partie. Il rejette tout alignement sur une seule partie.

Le Maroc dérange par ses succès

Et ce sont justement ces progrès qui dérangent d’aucuns, qui refusent d’admettre que le Maroc est un pays indépendant qui définit sa politique nationale sur la base de ses intérêts nationaux et conformément aux impératifs de sa souveraineté nationale, a-t-il dit.

Selon Benabdallah, le Maroc a effectivement changé en consolidant cette orientation. Pour lui le PPS ne peut que réaffirmer dans ce cas sa mobilisation derrière SM le Roi pour défendre la position du pays, sa souveraineté et son indépendance.

Le SG du PPS n’a pas manqué aussi de saluer la main tendue du Maroc en direction de tous les partenaires, les invitant à travailler ensemble dans le respect mutuel des intérêts nationaux et des fondamentaux du pays.

La réaction positive de l’Espagne

C’est ainsi que le Souverain s’est adressé à l’Espagne et la réaction espagnole est venue confirmer que les crispations des relations bilatérales et dont les causes sont aussi connues (la réception en catimini du chef des séparatistes) n’étaient qu’un épisode éphémère à dépasser.

Pour le Maroc, a-t-il dit, les relations maroco-espagnoles doivent être fondées sur des principes et non pas sur des considérations conjoncturelles, ajoutant que SM le Roi a également salué la France.

Et Benabdallah de souligner que le Maroc doit être en effet respecté en tant que tel et en tant que force géostratégique régionale, commerciale et autre, estimant que la réaction espagnole au discours royal est à la hauteur et qu’elle reflète la considération de la place de SM le Roi et du Maroc. Le chef du gouvernement espagnol a en effet annoncé une approche positive, à travers laquelle l’Espagne considère le Maroc comme un partenaire essentiel.

La main tendue à l’Algérie

Par ailleurs, le Secrétaire Général du PPS a indiqué que les forces politiques du Maroc et les peuples de la région aspirent à une amélioration de la situation au sein du Grand Maghreb pour permettre la reprise de l’édification de cet ensemble régional dans l’intérêt de la région et des populations.

Il a déploré dans ce cadre de voir le voisin de l’Est s’accrocher à des thèses obsolètes qui remontent à la guerre froide et d’accuser à tort le Maroc qui lui tend la main de tous ses maux internes, (y compris des feux de forêts).

Et Benabdallah de marteler que le peuple marocain et les forces politiques du pays souhaitent ardemment que l’on saisisse parfaitement de l’autre côté de l’Algérie que les peuples de la région ont le même destin et qu’il ne faut plus perdre de temps et gaspiller les capacités et les ressources des pays. Il est temps de dépasser cette situation et de relancer le chantier de construction du Grand Maghreb, a-t-il dit, appelant les dirigeants algériens à cesser de détourner leur opinion publique des problèmes internes en créant des ennemis extérieurs imaginaires. C’est de la folie, a-t-il commenté.

Félicitations au Raja de Casablanca

Revenant sur le dernier sacre du Raja Club Athletic, qui vient de remporter la Coupe Mohammed VI des clubs arabes champions, il lui a renouvelé les félicitations.

 « Pour ma part, je réitère mes félicitations au club qui honore le Maroc et les Marocains par ses titres », a souligné Benabdallah. Par ces titres, le RCA représente une fierté nationale pour tous les Marocains et contribue à restaurer la confiance dans la société, étant donné la popularité du football au Maroc, a-t-il ajouté.

 Le Raja est un grand champion qui mérite tous les éloges, a-t-il dit.

Le PPS a quitté le gouvernement pour protester contre la discorde qui y régnait

Revenant sur la sortie du PPS du gouvernement, le Secrétaire Général du parti a souligné que cette initiative, menée en toute indépendance et dans le respect total des règles de la démocratie interne, a donné au parti un nouveau souffle et une nouvelle impulsion pour se ressourcer et se donner une nouvelle cure de jouvence, en dépit des quelques rares résistances pour des considérations purement opportunistes.

A présent, cette mesure fait désormais l’unanimité de tous au sein du Parti de Livre, qui a quitté le gouvernement dirigé par Saad dine Othmani pour protester contre l’incapacité de ce dernier à poursuivre les réformes et contre la discorde et les manœuvres de sape auxquelles se livraient de manière systématique depuis la naissance de cette équipe ses composantes : d’une part le PJD qui dirige le gouvernement et d’autre part quatre autres partis.

Depuis sa naissance, ce gouvernement fonctionne ainsi ( une réunion en cours de semaine et échange de tirs et d’accusations le week-end), faisant de lui le gouvernement le plus faible que le Maroc ait connu, depuis au moins le premier gouvernement de l’alternance démocratique dirigé par feu Abderrahmane Youssoufi et auquel le PPS a participé.

De tous les gouvernements auxquels le PPS a participé au cours des 20 dernières années, celui présidé par Si Othmani est le plus faible. C’était le gouvernement de la discorde par excellence, a-t-il insisté. Ses composantes en sapaient le fonctionnement dans le cadre de projets préparatoires des échéances de 2021.   

Le PPS, une force de proposition qui mérite toute confiance

   A présent le PPS poursuit son parcours en tant que force de proposition dans le cadre de l’opposition nationale qu’il a rejointe, après avoir quitté le gouvernement, a-t-il dit, précisant que le parti s’attelle depuis à renforcer la coordination et la concertation entre les composantes de cette opposition, à savoir le Parti de l’Istiqlal, un allié de longue date du parti d’Ali Yata et d’Ismail Alaoui du temps de la Koutla démocratique et le Parti de l’Authenticité et de la Modernité, version révisée par Si Abdellatif Ouahbi.

Le PPS ne compte que sur les forces du changement pour gagner la bataille électorale

Loin de tout populisme et fidèle à ses principes et à son idéal, le PPS ne compte que sur le discernement et la volonté des électeurs à changer le cours des choses dans le pays pour faire face à l’œuvre de destruction menée à présent contre le processus électoral, à travers l’utilisation massive sans précédent de l’argent pour corrompre, acheter et détourner les élections de leurs nobles objectifs de déboucher sur l’émergence d’institutions fortes et crédibles, a-t-il rappelé.

Le PPS espère que ceux qui boudent les élections parmi les 18 millions d’inscrits se décident cette fois-ci à aller voter pour changer la situation et permettre aux forces démocratiques et progressistes du pays de prendre les choses en main dans l’intérêt du pays et du peuple.

Il est vrai que le Maroc ait connu dans le passé plusieurs sortes de falsifications et de fraudes électorales dont la corruption des électeurs et le vol des urnes, mais il est vrai aussi que c’est la première fois que le processus est confronté à une utilisation massive sans précédent de l’argent, qui aura sans doute un impact dangereux sur la démocratie du pays et tous ses acteurs, a-t-il expliqué. Le prix d’achat d’un candidat par un parti politique varie entre 10 et 20 millions de Dirhams, rapporte-t-on. 

Pour ce qui le concerne et loin de tout aventurisme, le PPS a toujours opté pour la lutte démocratique pour le parachèvement du processus démocratique du pays, a-t-il dit, rappelant que les choix du PPS n’avaient pas manqué de provoquer l’ire de l’extrême gauche et d’autres.

Tout en restant fidèle à ses principes, le PPS a réussi tout au long de sa lutte à s’adapter, tant bien que mal, à la réalité sociale et politique du pays, a expliqué le SG du PPS, qui a appelé les forces du progrès et du changement à agir, à participer massivement aux prochaines élections et à voter pour les candidates et les candidats du Parti du Livre, porteurs d’un projet sociétal ambitieux,  lors du scrutin du 8 septembre 2021.

Exergues :

  1. L’argent sape les règles du jeu démocratique et dénue les institutions leur crédibilité
  2. Ceux qui utilisent l’agent contrôlent les partis, non pas sur la base des idées et des positions, mais pour servir leurs intérêts personnels
  3. Le PPS apprécie hautement le contenu du dernier discours royal
  4. … salue la main tendue du Maroc en direction de tous les partenaires
  5. …  réaffirme sa mobilisation derrière SM le Roi pour défendre la position du pays, sa souveraineté et son indépendance.
  6. Le Maroc a réalisé des progrès économiques indéniables avec des insuffisances qu’il importe de dépasser
  7. Benabdallah présente ses félicitations au Raja de Casablanca, sacré champion arabe des Clubs
  8. … réitère son appelle aux masses à voter pour le Parti du Livre 

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