Bilan économique du gouvernement El Fassi :Dynamique de réformes et compétitivité insuffisante

De même la crise économique et financière mondiale qui a secoué le monde depuis l’année 2008 ne lui a pas facilité la tâche. Nombre de secteurs, notamment exportateurs, ont subi de plein fouet les effets directs et indirects de la basse conjoncture. A cela s’ajoute la dégradation du pouvoir d’achat du citoyen et le renchérissement du coût de la vie.

 

 

Dieu merci, la clémence du ciel a joué favorablement sur l’évolution du taux de croissance du PIB durant les deux dernières années. Le chef de l’exécutif peut s’en réjouir en annonçant un taux de progression du produit intérieur brut de plus de 5,3% en 2009. La production céréalière record enregistrée pendant la saison agricole 2008/2009 (102 millions de quintaux) a permis de compenser les contrecoups occasionnés par la crise mondiale. Le premier ministre n’a pas manqué de le rappeler lors de la présentation, lundi dernier, du bilan à mi-parcours de son programme gouvernemental devant le parlement. Pour lui, l’économie nationale a fait preuve d’une bonne résilience face à la crise grâce aux dispositions prises pour soutenir la demande intérieure, la consommation et la relance de l’investissement aussi bien public que privé. Le cheval de bataille, selon Abbas El Fassi, est bel et bien l’investissement public qui a doublé de volume pour s’établir à 163 milliards de dirhams en 2010. Le budget alloué à ce secteur est passé de 82 milliards de dirhams en 2007 à 163 milliards de dirhams cette année. L’augmentation de la consommation moyenne est un volet qui fait le bonheur de l’actuel gouvernement. Cette moyenne est passée à 7% entre 2008 et 2009 contre 4% en 2007. Le bilan de la mi-mandat annonce également l’effort consenti pour réduire le taux de chômage qui se situe actuellement à 9,1% au lieu de 9,8% en 2007.

Sur le registre des stratégies sectorielles et donc de la diversification des sources de croissance, l’équipe El Fassi met en exergue les stratégies sectorielles mises en place ces derniers temps pour donner une impulsion aux secteurs dits émergents. L’accent est mis sur le Plan Maroc vert confectionné pour promouvoir les activités agricoles et leurs contributions à la croissance. Halieutis, le Plan Numéric 2013, le pacte national pour l’émergence industrielle, la stratégie logistique ou encore la Charte nationale de l’environnement et le plan national de l’énergie solaire sont de l’avis des observateurs autant de points forts qui nécessitent des mécanismes de mise en œuvre rapide et efficace.

Dans le bilan à mi-parcours du gouvernement, l’on peut facilement évoquer le manque à gagner accusé dans pas mal de secteurs économiques. Mis à part le tourisme qui a plus ou moins réussi à résister aux effets de la crise. La capacité d’accueil et les arrivées touristiques ont marqué au premier trimestre 2010 une amélioration respective de 50% pour les premiers et 8% pour les seconds. La fragilité de certains secteurs persiste toujours. Il s’agit particulièrement des activités exportatrices notamment le textile, l’automobile, l’agro alimentaire et l’habitat, les MRE. En effet, les mesures de soutien proposées par le comité de veille stratégique sont jugées insuffisantes pour minimiser l’effet crise.

Parallèlement, des zones d’ombres persistent toujours. Le gouvernement est dans ce sens pointé du doigt en matière d’amélioration de la compétitivité du tissu productif national, du climat des affaires et du maintien du pouvoir d’achat du consommateur. Le processus de réforme des régimes de retraite et de la Caisse de Compensation laisse beaucoup à désirer. La machine est appelée à être verrouillée pour relancer les chantiers en instance. Le gouvernement El Fassi devrait tenir compte de la variable temps. L’automne 2012 n’est pas loin.

 


 

 

 

 

 

 

 

 

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