La culture marocaine, forte de ses différentes composantes et affluents (arabo-islamique, saharo-hassanie, andalou, hébraïque, africain et méditerranéen) a été depuis toujours une source de fascination et d’inspiration pour plusieurs écrivains espagnols, a souligné le traducteur et chercheur universitaire Hossain Bouzineb.
A travers leurs contributions littéraires, en abordant des thématiques touchant la société marocaine, ces écrivains ont bâti un pont entre les deux rives du détroit de Gibraltar, a relevé M. Bouzineb dans un entretien à la MAP, en marge de sa participation à une rencontre littéraire intitulée « L’espagnol, plus méridional » organisée par le pavillon Espagne, invitée d’honneur de la 25-ème édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL-2019) de Casablanca. Dans ce sens, il a évoqué l’expérience de Juan Goytisolo, l’un des écrivains espagnols les plus importants de la seconde moitié du 20e siècle et un grand amoureux du Maroc qui vivait à Marrakech et qui a été fortement inspiré par la culture marocaine.
Le Maroc a été présent dans l’ensemble des travaux de Goytisolo, en audiovisuel à travers la série documentaire « Al Qibla » qu’il avait préparée pour la télévision espagnole « TVE » et ses articles politiques et littéraires publiés par des journaux espagnols et internationaux, a-t-il noté.
Son attachement au Maroc a été manifeste, en témoignent ses positions positives par rapport à la cause nationale bien avant son installation au Maroc, a-t-il relevé, notant que Goytisolo a toujours défendu la marocanité du Sahara, sujet de l’un de ses articles parus dans « Le Monde diplomatique ».
Goytisolo a contribué largement à la promotion de la culture marocaine et de l’image du Maroc à l’échelle internationale, a indiqué ce chercheur hispanophone, soulignant que dans ses écrits littéraires, il évoquait souvent les traditions, les coutumes et les valeurs de la société marocaine. La participation de l’Espagne à cette édition en tant que pays invité d’honneur est une reconnaissance du riche patrimoine historique commun et de la relation spécifique entre les deux pays qui remonte à plusieurs siècles, a-t-il ajouté.
De son côté, le poète et écrivain hispano-marocain, Farid Othman-Bentria Ramos, a souligné que la littérature joue un rôle capital dans le rapprochement entre les peuples, mettant en avant les contributions intellectuelles significatives de plusieurs écrivains marocains d’expression espagnole.
La littérature décrit les sentiments qui brisent toutes les barrières, y compris celles de la langue et de la nationalité, a relevé le commissaire du pavillon Espagne au SIEL-2019, notant que dans les écrits des auteurs inspirés de la culture marocaine, « on trouve presque les mêmes couleurs et saveurs qui nous rappellent le Maroc ».
Sous la devise « Le voyage des langues », le ministère espagnol de la culture et du sport, via la direction générale du livre et de l’encouragement à la lecture et à l’action culturelle espagnole, ainsi que le ministère espagnol des affaires étrangères, de l’Union européenne et de la coopération, via l’Institut Cervantès et l’Ambassade d’Espagne au Maroc, participent à cette manifestation culturelle (7-17 février) avec un vaste programme d’activités réunissant une quarantaine d’auteurs espagnols et marocains.
Imane Brougi (MAP)