Rien ne semble arrêter l’opérateur maroco-marocain dans son développement sur le continent africain. Il serait, selon des sources sûres, en discussion avec des mairies en Mauritanie et au Liberia. «Il y a parfois des tergiversations ou des problématiques liées au financement, mais nous faisons avec. L’essentiel c’est que des affaires se concrétisent», affirme une source autorisée de Ozone. Pour rappel, en 2015, le marocain a remporté ses premiers marchés de gestion déléguée en Afrique, plus précisément au Mali avec un contrat de 15 millions d’euros. Ensuite l’aventure continue en Guinée, à Bamako, au Soudan. Grâce aux premiers versements de ses filiales malienne et soudanaise, Ozone a ainsi pu doubler son chiffre d’affaire en 2017.
Présente dans 46 villes dont Bamako et Khartoum, l’entreprise a quadruplé son chiffre d’affaires (800 millions de dirhams, dont 28% en Afrique) en quelques années tout en multipliant les contrats, 20 ans après le lancement du premier contrat de gestion déléguée à Hay Hassani à Casablanca remporté par Suez en 1997, suite au premier appel d’offre international après l’ouverture du marché.
Comment l’entreprise marocaine en est arrivée là ? L’histoire commence en 2008. «Nous avons commencé avec une équipe de 4 femmes, dont ma sœur qui était superviseur. Notre premier client était le ministère chargé des MRE. Notre activité portait sur le jardinage pour le compte des administration et des entreprise», confie Aziz Badraoui, patron et associé unique d’Ozone.
Ensuite, l’entreprise grandit et décroche des contrats concluants. Elle s’accapare de plus en plus les marchés jusque-là détenus par des multinationales. Ozone s’est lancé dans les déchets et le nettoiement suite à un bon de commande de 200 000 dirhams dans la commune rurale de Oulad Tayeb près de Fès. Puis en 2010, elle remporte un contrat de gestion déléguée à Had Oulad Fraj, près d’El Jadida pour 1.5 million de dirhams, suivi quelques mois plus tard, par celui du marché de Bouznika avec à la clé la coquette somme de 10,1 millions de dirhams.
Si en 2010 Ozone employait 500 personne, aujourd’hui ce sont plus de 7000 salriés qui travaillent pour le groupe. Comment ? « Il était évident pour nous de présenter des offres plus compétitives. Si les marges oscillaient entre 20 et 25% à l’époque, Ozone se contentait de 10% », explique Aziz Badraoui.
L’opérateur enchaine alors les contrats de gestion déléguée dans les petites communes, telles que Oualidia, Saidia, Bni Drar, Bouknadel, Sidi Allal Al Bahraoui . «Nous avons remporté notre premier gros contrat à Fès avec un lot de deux arrondissements pour 34 millions de dirhams. S’ensuivront d’autre gros contrats à Salé, Rabat, Laâyoune», répéte non sans fierté le patron d’Ozone, qui fait plus que de l’ombre aux leaders du marché et qui au passage est devenu depuis l’unique prestataire de Fès.
Soumayya Douieb