Début du déploiement, en Biélorussie, des armes nucléaires « tactiques » russes

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

En faisant part au monde entier, le 25 mars dernier, de sa décision d’entreposer des armes nucléaires « tactiques » sur le territoire de la Biélorussie voisine située aux portes de l’Union européenne, le président russe Vladimir Poutine avait nourrit la crainte d’une escalade du conflit en Ukraine.

Cette annonce qui, à l’époque, avait été présentée comme étant une réponse aux pressions exercées par l’Occident depuis plusieurs années, dont des sanctions et le renforcement militaire de l’Otan près de ses frontières, avait suscité une levée de boucliers et les critiques de l’ensemble des chancelleries occidentales qui n’ont pas oublié que, dès le déclenchement, en Février 2022, de son assaut contre l’Ukraine, Poutine avait évoqué la possibilité d’un recours à l’arme atomique si le besoin s’en faisait sentir.  

Il semblerait aujourd’hui qu’il ait tenu parole puisqu’il ressort d’une vidéo diffusée, jeudi, par « Telegram », la chaîne officieuse de la présidence biélorusse, qu’en réponse à la question d’un journaliste qui l’interrogeait sur « ce déploiement » le président biélorusse Alexandre Loukachenko, qui était à Moscou pour un sommet régional, a affirmé que « le transfert des charges nucléaires (russes) a commencé » du moment que le président Poutine avait déjà signé, le 24 mai, le décret y afférent mais, à la question de savoir si ces armes étaient déjà arrivées « sur place », Alexandre Loukachenko a déclaré qu’il ne pourra y répondre qu’une fois de retour en Biélorussie.

Il n’en fallait pas plus pour que Svetlana Tikhanovskaïa, l’opposante biélorusse qui s’était réfugiée en Lituanie, sorte de ses gonds et déclare que cette situation qui confirme que la « nucléarisation de la Biélorussie » a commencé, « met, non seulement, la vie des biélorusses en danger (mais) crée une nouvelle menace pour l’Ukraine et pour toute l’Europe (car) lorsqu’on parle d’armes nucléaires tactiques, la plupart sont aussi puissantes que celle qui a tué 140.000 personnes à Hiroshima » du moment que bien que leur rayon de destruction soit plus limité que celui des armes nucléaires dites « stratégiques », elles sont largables par avion et peuvent provoquer d’immenses dégâts. Selon certaines sources, Moscou disposerait de 300 exemplaires de ce type d’armement.

Nul ne sait, pour l’heure, le nombre exact des armes nucléaires « tactiques » russes qui sont, actuellement, en cours de déploiement mais comme Moscou avait affirmé, précédemment, que dix avions Su-25 stationnées dans la base aérienne de Lida en Biélorussie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière avec la Lituanie et à 120 kilomètres de la Pologne, avaient été équipées en conséquence, que la formation des militaires à l’utilisation de ce type d’armements avait déjà commencé et qu’un entrepôt spécial serait édifié avant le 1er Juillet, c’est donc que, dans cette partie du monde, on se prépare activement à une guerre nucléaire et ce, d’autant plus que même si elle n’était pas directement engagée sur le terrain, la Biélorussie avait déjà prêté son territoire aux soldats russes lors du déclenchement de leur assaut contre leur voisin ukrainien.

En considérant, enfin, que la Russie, qui avait prévenu qu’elle allait déployer certaines de ses armes nucléaires « tactiques » en Biélorussie comme l’avaient fait, avant elle, les Etats-Unis, en certains endroits de la planète, n’a encore fait aucun commentaire sur la question même si le Département d’Etat américain a condamné ce « transfert », attendons pour voir…

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