Emploi : Le Maroc mieux loti que ses voisins

Voilà qui va mettre du baume au cœur du gouvernement. En termes de baisse du taux de chômage, le Maroc se porte bien mieux que d’autres pays émergents, selon un nouveau rapport de l’OCP Policy center sur l’emploi, qui a été présenté hier à Rabat.

Néanmoins, cette croissance de l’emploi reste fragile dans la mesure où la croissance économique que connait le pays se traduit par une faible création d’emplois. En effet, «1 point de croissance du PIB marocain ne crée que 27.000 emplois», a déploré Karim El Aynaoui, directeur de l’OCP policy center. Les responsables de ce think-thank s’attendent toutefois à une amélioration de la situation. «Les prévisions de croissance du FMI laissent entendre une baisse du taux de chômage au Maroc, surtout que ces partenaires commerciaux comme l’Espagne se portent mieux», a indiqué Parkash Lougani, senior fellow à l’OCP policy center. Le FMI table notamment sur un taux de chômage en repli à 9%. Mais toute la difficulté est de réduire ce taux chez les jeunes. En effet, «le taux de chômage chez les jeunes dépasse les 33%», a déploré le ministre de l’Emploi et des affaires sociales, Abdeslam Seddiki. Or, «il n’y a malheureusement pas de recette magique pour réduire ce fléau», ajoute t-il. D’ailleurs, «toutes les mesures engagées dans ce sens comme la formation professionnelle et l’octroi de crédits bancaires aux jeunes n’ont pas permis au Maroc de relever le défi du chômage des jeunes», a-t-il reconnu. Face à cette situation, il compte aujourd’hui sur le soutien des régions dont les attributions ont été élargies par la Constitution de 2011 pour relever ce défi. Pour lui, «la question de l’emploi nécessite une mobilisation nationale. Elle doit être au cœur des préoccupation des régions». Dans ce sens, son département prévoit l’organisation de rencontres régionales pour impliquer davantage les acteurs locaux. De son côté, le directeur de l’OCP Policy center considère qu’une masse critique de réformes est nécessaire pour relever ce challenge, sans donner plus de détails sur le type de réforme à mener. Mais il laisse entendre que la tâche ne sera pas aisée pour le Maroc, surtout dans un contexte international marquée par des incertitudes. En effet, «le Maroc reste lié, à travers la structure de ses relations commerciales et financières avec l’Europe, à une région qui fait face à des difficultés structurelles et dont les perspectives de croissance restent peu favorables», a-t-il dit. D’autant plus que, la région Maghreb n’a pas été une source d’expansion, et n’a donc pas pu devenir, en dépit des anticipations et des souhaits du Maroc, un nouveau moteur de croissance.

H.B.

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