De quel ingrédient le tourisme sera-t-il fait au lendemain de la nouvelle législature ? La famille du secteur en parle beaucoup ces derniers temps, en attendant la prochaine formation. Le produit, autrefois prospère, traverse des périodes de vaches maigres. A l’image de la première station balnéaire du royaume, écharpée sous le poids de l’usure et de la démission !
Quel apport pourrait-on tirer des «SDF» européens ou encore des «Sans Pyjamas» asiatiques qui viennent proliférer dans les «All inclusive» pour quelques sous prépayés ? Au-delà de l’aspect pécuniaire, quelle plus-value culturelle et civilisationnelle devrait-on gagner de la part des rejetons pervers de l’outre mer ? N’est-on pas en train de dévaloriser notre produit touristique de haute qualité pédagogique où les valeurs humaines sont au dessus de toute autre considération ?
L’anarchie du «libéralisme» touristique occasionne chaque jour des impairs assassins à nos fleurons hôteliers commandités par les Tours Opérators à distance, et fait chavirer l’embarcation azur de notre tourisme national. Ne serait-il pas plus judicieux de renforcer, pour de bon, le tourisme intérieur dont les adeptes, moyenne et petite bourse, sont, de plus en plus, malaisés ?
Il est vraiment insensé qu’un touriste marocain dans son propre pays paie une chambre pension complète dans un hôtel quatre étoiles à presque mille dirhams et même plus, alors que, juste à côté de lui, dans le même hôtel, un touriste étranger en «tout inclus» n’a déboursé loin des terres marocaines, que moins de deux cents dirhams, tous frais confondus ?
L’Etat a donc tout intérêt à y intervenir car, en termes de stratégie touristique nationale, c’est bien lui qui décide, après mûre et loyale concertation avec les professionnels du métier, et non pas les barons des tours opérateurs qui exercent une mainmise sur les destinations marocaines.Le secteur du tourisme est d’une vitalité certaine sur lequel s’est sérieusement focalisé le royaume, en mettant en application une politique volontariste, concrétisée par des opérations d’envergure, notamment le Plan Azur.
La diversité des produits touristiques et l’amélioration du tourisme intérieur sont, entre autres, des créneaux qui ont besoin de prise de mesures dans cette politique, sans toutefois perdre de vue que le développement du secteur touristique passe par la réhabilitation des facteurs non économiques du développement. De ce fait, le tourisme devrait constituer immanquablement un outil nodal de la promotion humaine.
D’autre part, tous les projets sont appelés à tenir en compte les exigences et les normes environnementales en parfait accord avec les développeurs aménageurs, en mettant l’accent sur la nécessité de donner davantage d’importance à la nature et la culture en tant que facteurs essentiels du développement du tourisme. Une nouvelle vision du secteur s’avère, plus que jamais, nécessaire, au vu des mutations profondes qui s’opèrent dans le domaine. Le nouveau chef de file est, de ce fait, très attendu, au moment où le secteur bat de l’aile et où le pays libère l’aile de l’essor !