La lessive électorale

La cour constitutionnelle vient de destituer deux conseillers du Souss Massa, à la seconde chambre pour des «infractions» attentatoires aux dispositions électives. Naturellement, la règle du jeu ne saurait épargner l’un ou l’autre des «contrevenants», même si la sentence pourrait récriminer une quelconque victime, comme c’est le cas, sans doute, de l’un des deux parlementaires susmentionnés. «La loi ne devrait se montrer clémente pour ce ceux qui en ignorent les abécédaires», disait l’autre.

En tout cas, hormis ces quelques souffre-douleurs qui tombent en cours de route par inadvertance ou encore par impéritie, la moisson des instances répressives de l’Etat en matière de récolte coercitive en direction des faussaires de l’opération votative, s’annonce expédiente. Dans le même sillage, on se rappellera ce contingent de contrefacteurs des élections dont la région Souss Massa se taille la part du lion et au sujet desquels l’opinion publique attend le verdict final, sans pression ni complaisance.

Devant de telles ripostes réprimandaires, l’on ne peut qu’être entièrement approbatif, d’autant plus que le champ politique national pullule de scélérats qui ne cessent d’infester le paysage représentatif de notre pays, aussi bien territorial, régional que parlementaire. Certes, certains commis de l’Etat en charge de ce service,pêchent, jusqu’ici, par un manque inepte de mécanismes performants d’admonester les déloyaux, tout en s’ingéniant à soudoyer les malfrats des élections.

Toutefois, au fil du temps, on se rend compte, non sans assentiment non plus, que le degré de conscience à cet égard monte d’un cran au cœur de cette mare marécageuse de la dépravation, tous azimuts. En fait, à l’aune des réformes qui poussent comme des champignons dans les multiples segments du développement, notre pays est constamment en contradiction flagrante avec ses propres prouesses en matière de confection de textes, les meilleurs qui soient dans le contexte régional et universel. A ce propos, on peut avancer sans se contredire, que les lois électorales, procréées dans le consensus et la communion, sont d’une maturité moderniste indéniable, bien au diapason avec les acquis démocratiques de la nation.

Il s’avère donc inconcevable de continuer à infliger des coups fatals à ces performances institutionnelles, pour les beaux yeux de quelques notabilités «intouchables» et leurs protégés oligarchiques qui, par le biais de l’argent sale, mènent, sans vergogne, leur guérilla farouche contre la justesse électorale. Il est bien évident que ces mafieux du pognon crasseux et de la théologie sournoise continuent à profiter de l’illettrisme et de la misère des populations. Néanmoins, l’implication ferme de l’Etat à couper court à ces agissements frauduleux s’avère impérative pour préserver la survivance de notre démocratie embryonnaire, réaffirmer la stabilité nationale qui fait en permanence, notre force, consolider le front interne contre les complots extérieurs, renforcer notre génération de réformes, à travers des institutions fortes, fiables et dignement représentatives.

A la veille des prochaines élections législatives, le Maroc n’a plus que faire des pourris qui assurent éternellement leur siège, par le truchement des manies sordides, cautionnées et servies par des agents de l’Autorité, surtout dans les coins reculés. Le Maroc n’a plus que faire des avariés de père en fils, qui altèrent la vie politique et représentative et défigurent l’image de marque de notre pays. Le Maroc a tout à faire avec une nouvelle panoplie de compétences civiques, capables de relever les multiples défis à venir.

Saoudi El Amalki

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