On reviendra encore une fois à l’affaire qui avait défrayé la chronique, durant des années. Des dizaines de centaines de manifestants ont, une fois n’est pas coutume, arboré leur colère sur la voix publique pour réclamer leur droits les plus légitimes.
Il est donc question de la SMIT (Société Marocaine de l’Ingénierie Touristique) qui, selon les ayant-droits, «ont ignoré» totalement la procédure d’acquisition à l’amiable, auprès des propriétaires des terres sur le littoral de la région d’Aghroud, relevant de la commune rurale de Tamri. Il importe de rappeler que les plaignants se sont déjà constitués en structures associatives en vue de recouvrer leurs intérêts présumés «confisqués» par l’instance étatique pour «utilité publique», à des fins touristiques.
Selon un communiqué rendu public,à l’issue de cet énième mouvement de protestation contre ce qu’ils appellent «abus de pouvoir», les contestataires réprouvent l’usurpation de leurs terres, sous prétexte de «l’expropriation» et étudient la formule juridique adéquate et l’activité militante pour s’opposer et faire exclure le dahir 1976 pour son inconstitutionnalité.
Cette mesure jugée telle une agression matérielle colportée par la SMIT envers ces populations, en contradiction flagrante avec l’énoncé de la cessation des propriétés, suivant les dispositions du texte constitutionnel de 2011.Il convient de reconnaître que cet ensemble de lopins dépossédés pour aménagement territorial destiné à la promotion touristique, n’aurait jamais été fructifié à nos jours, à croire leurs dires collectifs.
Depuis déjà belle lurette, on aura noté la persévérance des citoyens, attachés à leurs biens en nature, en particulier la terre considérée comme une fierté de la tribu et de toute la région aux ancêtres dépositaires de continuité patrimoniale. De ce fait, il ne fait alors pas de doute que cet attachement attise les requêtes qui ne font que s’accentuer, au fil du temps. Convaincus de la justesse de leurs droits et de la nonchalance du service de tutelle, les protestataires ne cessent de revendiquer leurs terres et de jurer de nullement y renoncer, tout en se conformant aux lois en vigueur.
Ils ne sollicitent que la régularisation de cette problématique chronique, sans porter préjudice à leurs droits légaux. Il va sans dire que ces associations dont l’une est composée de marocains résidents à l’étranger, brandissent, à chaque fois, leurs banderoles et crient à tue-tête, au rétablissement du droit à leurs propriétaires.
Il s’avère injuste voire inacceptable de continuer à faire la sourde oreille, face aux doléances de ces citoyens, émises depuis plus de deux décennies, du temps de la défunte Société Nationale de l’Aménagement de la Baie d’Agadir (SONABA). Il serait alors judicieux de s’y pencher sérieusement pour trouver les solutions idoines et préserver l’Etat de droit et d’institutions.
Saoudi El Amalki