Selon le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken
L’économie tunisienne risque de « s’effondrer » en l’absence d’un accord avec le Fonds Monétaire International (FMI), a mis en garde mercredi le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken.
« La chose la plus importante qu’ils puissent faire sur le plan économique est en fait d’obtenir un accord avec le FMI », a souligné M. Blinken en réponse à une question lors d’une audition devant le Sénat américain.
« Nous les avons fortement encouragés à le faire car l’économie risque de s’effondrer », a affirmé le chef de la diplomatie américaine, réitérant les « préoccupations » des Etats-Unis exprimées dès l’année dernière quant à la situation en Tunisie.
« Nous voulons aussi que des mesures soient prises pour remettre pleinement la Tunisie sur la voie démocratique », a indiqué le haut responsable américain.
La Tunisie est confrontée à une profonde crise économique et sociale avec une faible croissance, une inflation qui avoisine 11%, un chômage élevé et un endettement public qui dépasse 80 pc de son PIB.
Pour mobiliser des financements extérieurs, le pays a grandement besoin d’un accord avec le FMI sur un prêt, lequel reste tributaire de certains financements à débloquer par la Banque mondiale.
Le Groupe de la Banque mondiale avait néanmoins décidé récemment de suspendre sa coopération avec la Tunisie, après que les déclarations du président tunisien Kais Saïed sur les migrants d’Afrique subsaharienne ont déclenché un déferlement de violences à caractère raciste.
Le président de la Banque mondiale, David Malpass a déclaré que l’institution financière suspend le cadre de partenariat avec la Tunisie, qui définissait les futurs programmes de 2023 à 2025, et reporte jusqu’à nouvel ordre une réunion du conseil d’administration, prévue initialement le 21 mars, pour examiner ce nouvel engagement stratégique.
Pour sa part, le FMI a fait part de ses inquiétudes des développements ayant suivi les propos racistes du président tunisien qui ont provoqué une vague d’agressions contre les ressortissants subsahariens.
L’institution financière internationale a indiqué qu’elle «reste engagé à notamment soutenir les efforts visant à renforcer l’équité sociale et à promouvoir une croissance inclusive».
Kais Saïed avait récemment appelé les forces de sécurité et les autorités à détenir et à expulser les immigrants sub-sahariens, qualifiant la migration de complot visant à changer la démographie de la Tunisie en en faisant « uniquement un pays africain » sans affiliation au monde arabe et islamique.