Il est bien évident que le relèvement de la capacité litière constitue une condition sine qua non pour l’essor de l’industrie du tourisme dans notre pays. Encore faut-il optimiser et diversifier l’offre en termes de structures d’accueil pour une clientèle, de plus en plus, exigeante et attachée aux normes internationales.
Ceci étant, il va sans dire également que le manque à gagner réside en l’exigüité, voire l’insignifiance de l’offre au niveau de la desserte aérienne, comparativement aux demandes accrues dans les marchés émetteurs, un peu partout au monde. On conviendra que le développement du tourisme est tributaire de la multiplicité des vols en provenance des pays porteurs, tel que l’Allemagne, la Scandinavie, la Russie, la Pologne, la Chine, le Moyen Orient….
C’est une réalité qui se manifeste manifestement dans la dynamique des voyages. «Mettez-nous des avions, à proximité, nous viendrons savourer vos splendeurs», dirait un touriste germanique qui, pour se rendre au Maroc, doit endurer le calvaire de la pénurie aérienne.
Un long trajet de plus de 20 heures pour le visiteur allemand qui préfère se rendre à Gerba pour un voyage de moins de 4 heures seulement, au lieu de perdre presque 4 jours dans le transport. La RAM, à court d’engins qui puissent assurer toutes les destinations possibles, semble visiblement tournée vers le commercial, notamment dans le continent africain.
Pour démarcher les charters, les décideurs devraient se lever tôt afin de s’attribuer les sièges pouvant remplir les chambres. On s’accordera à dire que cette formule ne saurait donner des fruits que si le produit s’engage dans des procédés hyper compétitifs, en termes d’hébergements et de séjours, puisque des destinations concurrentes, notamment l’Egypte, la Turquie ou encore la Tunisie bradent les prix et présentent des avantages, en matière de garanties de remplissage des sièges d’avion, au cas où les vols ne seraient pas au plein top.
L’enjeu est tellement ardu que le Maroc est encore bien loin de rivaliser avec des ténors des charters. A cet effet, nombre de marchés en éclosion, tels l’Allemagne, la grande Bretagne, la Scandinavie, les pays émergents de l‘est, comme la Russie, la Pologne, la Tchéquie… ne sont pas trop attirés par les offres marocaines, au niveau de l’aérien et des services. Il convient aussi de souligner que, chez nous, le tourisme titube, au moment où le processus s’active, sous ses différentes formes, pour parvenir à des mutations substantielles, en dépit de la profonde récession qui continue à sévir encore dans certains pays émetteurs. Il s’avère fort bien qu’un long et pérenne travail devrait s’accomplir au niveau de l’élargissement de l’éventail des dessertes aériennes, accompagnées d’un programme aussi varié qu’attractif, axé sur les diversités des offres et des services, la mise en place d’une politique d’animation bien conçue et davantage de sécurité.