Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU appelle à l’arrêt des ventes d’armes à Israël

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

Après la mort, depuis le 8 Octobre dernier, dans l’enclave de Gaza, de 33.091 palestiniens, majoritairement des civils, selon le dernier bilan diffusé, vendredi, par le ministère de la Santé du mouvement de la résistance palestinienne, Hamas, et de 600 soldats de l’armée d’occupation israélienne, le Conseil des droits de l’Homme de l’Organisation des Nations-Unies, présidé, pour la présente année, par Son Excellence Monsieur Omar Zniber, le représentant permanent du Maroc auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, a adopté, ce 5 avril, une résolution appelant « tous les Etats à cesser la vente, le transfert et la livraison d’armes, de munitions et d’autres équipements militaires vers Israël afin de prévenir de nouvelles violations du droit international humanitaire et des abus et violations des droits humains ».

Evoquant le terme controversé de « génocide » et utilisant un ton très dur envers Israël bien qu’étant sans aucune valeur contraignante, cette résolution est la première prise de position du Conseil des droits de l’homme sur le conflit qui fait rage depuis le 7 octobre entre le Hamas et l’Etat juif dans l’enclave palestinienne de Gaza.

Faisant suite à la résolution réclamant un cessez-le-feu à Gaza qui avait pu être adoptée, la semaine dernière, à New York, par le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations-Unies grâce à l’abstention de Washington qui est l’allié le plus proche d’Israël mais qui, pour l’heure, n’a toujours pas de conséquences sur le terrain, celle qui a été adoptée ce vendredi , par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU et qui condamne l’utilisation de l’intelligence artificielle « pour aider à la prise de décision militaire susceptible de contribuer à des crimes internationaux », a été approuvée par 28 des 47 membres dudit Conseil et rejetée par 6 pays, dont principalement, les Etats-Unis et l’Allemagne.

En tête des 13 pays qui se sont abstenus, on trouve l’Inde et le Japon mais, également, la France, dont l’ambassadeur, Jérôme Bonnafont, a justifié la position de son pays par le fait que la référence au génocide dans cette résolution ne devait pas y « être incluse » avant que cette qualification ne soit « validée par une autorité juridictionnelle habilitée à le faire » à l’instar de la Cour Internationale de Justice.

A noter, toutefois, que bien que la référence à la notion de génocide a été enlevée de plusieurs passages du projet initial, le texte a continué d’y faire référence en « exprimant sa profonde préoccupation face aux informations faisant état de graves violations des droits de l’homme et de violations graves du droit international humanitaire, notamment d’éventuels crimes de guerre et crimes contre l’humanité » et face « à la détermination de la Cour internationale de Justice selon laquelle il existe un risque plausible de génocide ».

Mais si, comme il fallait s’y attendre, la première condamnation de cette résolution a été formulée par l’ambassadrice d’Israël Meirav Shahar qui a estimé que son adoption revient à « légitimer le terrorisme palestinien », c’est un autre son de cloche qui a été entendu du côté palestinien lorsque Ibrahim Khraishi, le représentant palestinien à l’ONU a exhorté la communauté internationale à « mettre fin à ce génocide retransmis en direct, à la télévision, dans le monde entier ».

Les Etats membres du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU vont-ils se plier aux injonctions de cette dernière résolution en dépit de son caractère non-contraignant et surseoir, ne serait-ce que provisoirement, à la fourniture d’armes à l’Etat hébreu pour l’obliger à mettre un terme à sa campagne génocidaire ? Attendons pour voir…

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