Saoudi El Amalki
« Le monde est en discorde froide, mais elle est de plus en plus,glaciale ! », disait Amin Maalouf, l’écrivain franco-libanaisaugrand prix Goncourt1993. En fait, un peu partout sur la planète, la froideur sent la fournaise.Le conflit moyen-oriental, la disputerusso-ukrainienne, la querelleafricano-africaine,la guéguerrefrontalière, autant de tensions qui éclatent sans relâche. « Aucune voix de sagesse ne retentitniun brin d’apaisement ne profile à l’horizon ! », tonnait l’auteur du roman «Le labyrinthe des égarés» pour dire son immense désarroi face à cette escalade folle vers la dérive. D’un camp, l’Occident et l’OTAN, de l’autre la «coalition» sino-russeetles entités qui vacillentdans leurs girons, se croisent le fer afin d’étendre la mainmise au détriment de la paix et la concorde. Les courses vers l’armement etl’affront de part et d’autre, vont bon trainà tel point que la planète n’est plus qu’un antre de feu et de sang. Vers où s’achemine alors l’humanité à de telles cadences, alors que ses multiples constituantesdevront jeter leur dévolu sur les problématiques qui taraudent l’Homme et le Cosmos?On citerait particulièrement, le dérèglement climatique qui asphyxie, depetits galops le globe, sans qu’on y prête de l’intérêt sérieux au service de la survivance, constamment en péril. « Rien ne peut donc arrêter ce naufrage, ni les Nations Unies ni les autres instances mondiales », martèle le secrétairede l’AcadémieFrançaise, faiseur del’ouvrage « Le Rocher de Tanios ». Il faut bien dire que les crises qui frappent les pays même les plus nantis ne cessent de sévir, en dépit de l’hégémonisme qu’ils exercent surle reste du monde. C’est autant avouer quel’impérialisme, en tant questade suprême du capitalismetel que déploré par Lénine à l’époque, est de nature à anéantir le vivre-ensemble des peuples, à travers le monde. Ce dérapage macabre qui crucifie l’autorité morale et la dévotion humaine de sociétés, jette les différentes communautés dans les instabilités et les hostilités sans frontières. Il va sans dire que les valeurs et les repères dont on ne parle pasau sein de l’humanité, ne sont plus que des slogans creux dans le bas monde quis’infeste d’insanité lugubre. « Plus on progresse dans le Savoir et les Technologies, plus on stagne voire on régresse dans le néant et les mentalités ! », conclut le romancier-créateur du livre «Les identités meurtrières». Irait-t-on droit au mur, à force de s’acharner sur le monopole et la violence? Tous les dangerssont bel et bien là dans nos murs, au bord du gouffre !