Après la rénovation du musée de la Kasbah des cultures méditerranées de Tanger, c’était au tour du Musée national d’archéologie de Rabat, l’un des premiers chantiers de la Fondation Nationale des Musées, de se refaire une beauté.
Le Musée de l’Histoire et des Civilisations (ancien Musée Archéologique de Rabat) fait peau neuve. Après un an de travaux de rénovation l’édifice a rouvert, mardi 11 avril, ses portes au public avec une collection archéologique inédite. Les chefs d’œuvres exposés ont offert une traversée de l’Histoire ancestrale marocaine, en faisant le tour des différentes civilisations qui ont meublé et enrichi la mémoire collective du pays.
Dans ce beau bâtiment doté par une nouvelle scénographie, deux circuits archéologiques mettant en valeur le passé marocain sont désormais présentés au public à travers une collection d’objets rarissimes. Par ailleurs, le premier parcours braque les lumières sur la période préhistorique jusqu’à l’époque islamique, et un deuxième circuit invite à un voyage thématique, en dévoilant aux férus du patrimoine un focus spécifique consacré au marbre et au bronze antique.
A l’intérieur, plus précisément au hall central, une belle statue en marbre blanc et noir du roi mauritanien Ptolémée (1er siècle) accroche l’œil. Cette salle centrale divisée en deux sections est réservée essentiellement à l’ère préhistoire et à l’antiquité. Le visiteur y découvrira maintes pièces et des objets distinctifs, ainsi que des collections qui remontent au Paléolithique, au Néolithique et à l’âge des métaux. On y découvre les premières traces de l’existence et la présence humaine sur la terre du Maroc. Et ce n’est pas tout. Des indices de la culture matérielle des différentes civilisations préhistoriques y figurent également.
Dans cette large collection on peut observer, entre autres, des crânes d’Homosapiens correspondant aux civilisations Atériennes, Moustérienne et Ibéromaurusienne, des objets illustrant les aspects de la vie quotidienne préhistorique dont des armes de chasse, objets de parure, objets en céramique. A cela s’ajoute deux vitrines de sépultures monteront les rites des funéraires préhistoriques. A l’aile gauche de la salle principale, une collection d’objets en bronze, en céramique, en marbre sur l’antiquité marocain, met en évidence des traces des civilisations phénicienne, romaine ou encore mauritanienne provenant des sites archéologiques de Volubilis, Lixus, Mogador…
Parmi les attractions digne d’intérêt, les visiteurs pourront apprécier des outils issus du site Banasa : des jarres, lampes, puisoirs et sphinges façonnés en céramique et dont les racines remontent à l’époque mauritanienne. La période phénicienne est représentée par des objets issus des rapports commerciaux entre le Maroc et la Mauritanie orientale.
Dans l’étage figurent des collections d’objets sur les différentes dynasties relativement récentes, notamment les Idrissides, Almoravides, Almohades, Mérinides et Alaouites. Ce sont pour la plupart des collections islamiques dont des éléments d’architecture, de décor, des objets scientifiques, voire des objets du quotidien révélées en avant-première lors de cette exposition permanente.
Parmi les objets phares de la collection du Musée, on trouve une magnifique collection de bronze, accompagnées des thématiques iconographiques qui dévoilent l’héritage original du Maroc antique. En outre, on cite le buste de Juba II qui a été découvert en 1944, le buste de Caton Volubilis, un très bel éphèbe couronné de lierre découvert à Volubilis, et un chien attaquant qui a été découvert en 1916.
Il faut rappeler que dans les années 20 que le Musée a été créé sous le Protectorat français pour accueillir le Service des Antiquités du Protectorat. En 2014, ce musée a été confié à la fondation des musées, dont le bâtiment a été rénové et réorganisé légèrement une exposition permanente.
Mohamed Nait Youssef