L’égalité, c’est d’abord une question d’éthique!

Le passage de Charafate Afailal dans l’émission «Kadaya Oua Araa» a été, au-delà de sa thématique tissée autour des questions de l’égalité des sexes, a infligé également une belle leçon d’éthique à ceux qui versent dans la surenchère mesquine. La ministre chargée de l’eau, militante depuis son bas âge, d’un parti dont les principales priorités résident en les valeurs de la parité, alors que d’autres n’en pipaient mot, de crainte de se faire épingler par le conservatisme ambiant.

La riposte ferme du membre de la direction nationale du PPS contre la suroffre dérapante de son vis-à-vis a servi de rappel à l’ordre des nouveaux-venus qui récoltent aujourd’hui les fruits d’un long parcours militant de braves femmes marocaines pour ces idéaux égalitaires, des décennies durant, au sein du mouvement féministe, parfaitement frappé au sceau du combat pluriel que menait le mouvement national, à divers affluents. «C’est une lutte de longue haleine, dans le sillage de la militance démocratique qui ne débute guère de 2008, 2009 ou encore de 2010 !», tonnait elle, sans ambages, face à ces errements surenchériques.

En effet, l’égalité est avant tout, une question de société au sujet duquel notre pays a cumulé des avancées notoires, couronnées, à cet égard par la mise en fonction d’une constitution au sein de laquelle les questions de l’égalité et de la parité sont mises en avant. Dans un autre registre, l’intervenante, aussi claire et persuasive, précisait qu’il ne s’agit pas exclusivement d’un débat d’élite, mais aussi de revendication globale destinée pareillement aux femmes défavorisées, dans les coins reculés du territoire national.

A ce propos, il est donc question de l’élaboration des politiques publiques qui tiennent en compte ces souches féminines en situation précaire.

Certes, la représentativité des femmes dans les centres de décision aussi bien dans les instances électives que les institutions administratives, s’avère une opération impérative pour rehausser le statut de la femme sur le plan institutionnel. Toutefois, comme l’a  expliqué, avec brio, Charafate Afailal, dans ses interventions concises et pertinentes, cette démarche ne représente qu’une partie, aussi importante qu’elle soit, parmi les le large éventail des requêtes féminines, à caractère socioéconomique. «Si on ne s’attelle pas à cette globalité intégrante, on s’évertuera à commettre un crime envers la moitié de la totalité, voire à l’adresse de la constitution de qualité !», souligne-t-elle avec détermination.

Saoudi El Amalki

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