Les délais de traitement s’éternisent

Immigration au Canada

Karim Ben Amar

Les candidats à l’immigration au Canada s’impatientent. D’après eux, les délais de traitement de parrainage sont très long voir interminables. Les moyens de joindre les bureaux de visas canadiens  (BVC) sont eux aussi insuffisants. Face à ces défaillances, une pétition a été mise en place par ces derniers. Ils appellent à une sérieuse révision de ces programmes qui empiètent sur leur moral. Contacté par Al Bayane, de nombreux marocains s’insurgent face à cette interminable attente. De ce fait, ils ont mis en place une pétition qui a déjà été signée par des centaines de personnes. Entre les délais sans fin, les problèmes récurent de communication en passant par l’absence d’interlocuteurs, les marocains dans l’attente s’insurgent. Les détails.

Le Canada est un pays qui depuis sa création, a toujours fait de l’immigration une politique essentielle pour son rayonnement et son développement. Ayant adopté une politique d’immigration choisie, ce pays d’Amérique du nord avait réussi jusque-là, ce que d’autres pays industrialisés ont raté.

Mais voilà que depuis quelques temps, les critiquent fusent de partout. Les candidats à l’émigration au Grand Nord Blanc s’impatientent puisque les délais de traitement s’éternisent. C’est ce que rapportent de nombreux marocains dans l’attente du traitement de leur dossier.

«D’abord, il faut exprimer notre désespoir face aux délais interminables de traitement.  Entre 2020 et 2021 les retards étaient compréhensibles puisque le monde était touché par la pandémie lié à la  Covid-19 », a déclaré Halima, trentenaire dans l’attente de rejoindre le Canada.  Et d’ajouter, « bien que cet épisode soit désormais derrière nous, les délais sont encore déraisonnables…».

S’agissant de la communication, la même source avance que le gouvernement et plus précisément le service de l’immigration, n’a pas mis en place les canaux à cet effet. « Nous n’avons pas d’interlocuteurs et nous ne bénéficions pas de suivi particulier pour notre dossier,  et cela, ni par message ni par téléphone. Les ressources pour communiquer sont insuffisantes voire inexistantes. La seule information à notre disposition est que notre dossier est en cours, mais à quel stade, nous l’ignorons ».

« On trouve aussi que les délais de traitement de dossier qui ne dépassaient pas un an, ne sont plus respectés. Les retards entrainent l’expiration des visites médicales (après un an) que nous sommes par la suite obligés de refaire », a-t-elle signalé.

L’incompréhension est grande puisque les citoyens canadiens, qui constituent des dossiers de parrainage complet avec toutes les conditions demandées par le gouvernement canadien, afin de faire venir leurs conjoints ou épouses, sont confrontés à d’interminables délais. « Concrètement, les gens qui trouvent un emploi au Canada peuvent s’installer en famille au bout de 2 mois, alors qu’un citoyen canadien travaillant au Canada, et payant des impôts, doit attendre entre deux et quatre ans, sans explications claires », a assuré Yassine, homme marié dans l’attente de rejoindre son épouse installée à Montréal.

L’autre problématique est que indépendamment  de leurs pays d’origine, durant la demande de parrainage, les visas visiteurs ne sont presque jamais accordés. Cela discrimine les personnes qui font la demande selon le pays d’origine du conjoint ou de la conjointe. « Si le conjoint et la conjointe sont d’origine européenne, ils n’ont pas besoin de visa visiteur pour venir au canada. Par contre, si le conjoint ou la conjointe est d’origine marocaine ou d’un pays qui nécessite un visa visiteur, il doit attendre la fin de la procédure du parrainage pour le regroupement familial », tonne Yassine non sans agacement.

Une autre problématique qui n’est pas des moindres est à relever. «  Les familles séparées sont  dans le désespoir. Imaginez des enfants qui ne voient pas leurs parents pendant une longue durée, cela est inhumain. D’autant plus qu’ils ne trouvent pas de réponses à leurs questions alors que les individus qui procèdent à la demande de parrainages remplissent les conditions et respectent les règles exigées par immigration Canada et le gouvernement canadien », selon la même source.

Notons qu’il existe d’autres formes de discrimination. «  Si on est parrainé au Québec, les délais sont encore plus longs que si nous sommes parrainés dans une région anglophone du Canada ».Et de poursuivre,  « cela est inadmissible car du moment où nous sommes citoyens canadiens. On devrait normalement avoir les mêmes droits.

Au final, les signataires de cette pétition ont une demande « tout à fait légitime ».  « Nous réclamons le droit de vivre avec nos conjoints ou conjointes dans des délais raisonnables et acceptables. Nous réclamons aussi une communication claire de la part des services concernés. Aussi, le respect d’un délai de traitement d’un an serait raisonnable et acceptable », proclame Imane, une épouse dans l’attente de rejoindre son conjoint depuis bientôt 2 ans.

« Il est difficile de concevoir qu’un étranger se présentant au Canada avec un contrat de travail peut venir avec sa famille et cela en l’espace d’un mois ou deux,  alors que dans notre cas, nous devons attendre des années »,  énonce Imane, non sans conviction.

Quant aux doléances, « concrètement, on demande la possibilité que les visas visiteurs soient accordés pour les personnes parrainées durant la période du traitement. Le deuxième point est le respect des délais d’un an maximum pour le traitement de la demande de parrainage ». Et de conclure, « le troisième et dernier point, est de se pencher et remédier à la défaillance évidente des bureaux de visas canadiens (BVC) à Rabat. Cette problématique est due à un manque d’effectif».

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