Les dents de scie de la démocratie!

La violence et le génocide, tels sont actuellement les mots d’ordre de la terre moyen-orientale. C’est horrifiant ce que s’y passe, au grand désarroi de la communauté universelle! La révolution dans nombre de pays, aura-t-elle servi à grand-chose ? C’est la question qu’on est tenté de se poser, dans bien des cas. Des manifestants de tout acabit, le vent en poupe, ont mis le feu dans les artères et les bâtisses. Les transitions ne se faisaient pas attendre, suite aux dictatures déchues !

Toutefois, après des années, les institutions semblent grincer, au grand malheur de ces peuples rebelles. Dès lors, leur marge de manœuvre était tellement étriquée que les attributions en présence sont réparties selon les rapports de force des uns et des autres. En d’autres termes, les nations respectives sont doublement soumises à la merci des deux extrêmes. L’idéal pour lequel a combattu tout un peuple écrasé par la dictature est visiblement hypothéqué par cette double mainmise.

A titre d’exemple, l’Egypte, berceau du savoir et de la science, havre de l’art et de la culture, dépositaire de la civilisation et de l’humanité, s’enlise, aujourd’hui, dans les méandres des ténèbres. Toutes ces vagues humaines qui se sont déchaînées, au cœur du printemps démocratique, hantées par le spectre de la délivrance, pour mettre un terme à la tyrannie et s’envoler, enfin, dans le firmament de la liberté, se sont jetées dans la gueule de l’ogre. Tant de peine pour finir dans l’étau du totalitarisme macabre, assiégé par le ghetto militariste phagocytaire.

On ne manquera point de respect, bien naturellement, à la volonté du peuple ayant fait son choix. Mais, sous quelles pressions, pour quel dessein et à quel prix ? La volonté du peuple a été, à coup sûr, confisquée par les enjeux d’une Egypte, longtemps mise sous le joug du conservatisme et de l’oppression. Les rênes du régime despotique, étaient également détenues par les militaires bien ancrés et constamment en mèche avec les multiples services secrets extérieurs. Certes, le peuple s’est soulevé pour être libre et prospère. La révolte de la rue déclenchée, il est vrai, par la misère et la répression, mais exploitée par les fauves à l’affût, se voue à l’aventure et au désastre.

La révolution démocratique est de longue haleine. Elle prend forme dans le sillage de l’affront continu, se fermente dans les germes de la progression souvent en dents de scie et finit par s’installer dans la sérénité et la stabilité. Notre pays l’a bien compris, des années durant, en parfaite synergie avec les forces vives et, par la force des choses, des hauts et des bas, parfois houleux et cassants. L’édifice de la démocratie met beaucoup de temps à s’élever, parfois tombe dans l’irritation et la déception, mais, n’admet guère l’aventurisme ni la précipitation.

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