Les dérives, ayant émaillé cette rencontre dont on voulait pourtant en faire une fête, ont provoqué un spectacle désolant à l’extérieur du stade et des dégâts matériels importants. Que s’est-il passé ?
Un constat hallucinant. Les principaux boulevards de la Métropole, notamment les boulevards des FAR, Moulay Ismaîl, Anfa, Modibo Keita, Al Fida, Bouchaib Addoukkali, ont été transformés dimanche soir en véritable dépotoir de débris de verres. Les chaussées de ces boulevards et plusieurs autres artères ont été meublés par ces débris occasionnés par la casse des vitres des bus. Selon des sources de l’entreprise M’dina Bus, plus de 100 engins verts ont été sérieusement saccagés. Les dégâts se chiffreraient à des millions de dirhams. Des réunions ont été tenues avec des experts durant la matinée de lundi pour faire des estimations des dommages subis par le délégataire du transport urbain dans la ville, précise le directeur technique de M’dina Bus, M. Dassouli.
L’issue du derby, tant attendu, et qui allait permettre aux Rajaouis de s’emparer du fauteuil de leader avec 48 points, a été également marquée par l’interpellation d’une centaine de personnes. Ces dernières sont accusées d’avoir endommagé des bus, des voitures et les façades de certains magasins du centre-ville. Les violences ont été commises par les supporters des deux camps, selon des témoins oculaires. Il s’agit d’agissements traduisant d’un côté le mécontentement des inconditionnels des rouges et d’un autre côté l’euphorie des adeptes des verts. Mais dans les deux cas, les réactions violentes des supporters n’ont pas été provoquées par des décisions arbitrales contestables ou face à des forces de l’ordre trop rigides. Après les procédures d’achèvement des enquêtes, ces personnes devraient être déférées devant le Parquet qui poursuivraient chacune, selon les charges qui seraient retenues contre elle.
Et pourtant, tous les ingrédients étaient réunis pour faire de cette rencontre une véritable fête de sport en général et du derby casablancais en particulier. Une météo favorable, des associations des supporters à pied d’œuvre pour sensibiliser contre la violence, des forces de l’ordre déployées sur les lieux, des caméras installées à l’intérieur et à l’extérieur du stade, un terrain praticable, des joueurs motivés en plus de l’enjeu du match. Mais, finalement et malheureusement, les violences l’ont emporté sur la prestation des joueurs, les aspects tactiques et techniques des deux entraîneurs, le jeu et le score du match.
Rappelons que des incidents avaient émaillé ce derby en 2007 et des supporteurs des deux équipes avaient causé des dégâts matériels dans les rues proches du stade.
De même, la rencontre Wydad-Raja (2-0) de Casablanca pour le compte des quarts de finale de la Coupe du Trône édition 2006-2007 a été aussi marquée par de déplorables dégâts corporels et matériels. Un mort, 27 blessés dont 3 agents de la police, 120 bus saccagés, des dégâts matériels qui se chiffrent à plusieurs millions de dirhams et plusieurs arrestations. C’était le triste le bilan.
Il faut dire que le phénomène du «hooliganisme» à la marocaine sévit toujours. Et ce, en dépit des séminaires et des rencontres organisés sur le sujet ces derniers temps. C’est dire qu’il faudrait trouver de nouvelles formules efficaces et efficientes pour combattre le fléau.